Brabant (suite)
Le Brabant est une région agricole généralement riche. Sur les plateaux limoneux du sud dominent le blé et la betterave industrielle (20 à 30 p. 100 de la surface agricole utile), le lin et l’herbe (20 à 30 p. 100 de la S. A. U.), dans un paysage de champs ouverts et d’habitat groupé en villages non serrés. Il existe des grandes exploitations, mais surtout des exploitations moyennes en faire-valoir indirect ; les densités sont supérieures à 100.
Les cultures font parfois place à la forêt, surtout à l’est de la Senne (magnifique futaie de hêtres de la forêt de Soignes, puis de Bruxelles). À l’ouest et à l’est de Bruxelles ainsi qu’au nord, dans la plaine de la Vallée flamande, de très petites exploitations se consacrent aux cultures maraîchères ou fruitières ; au sud-est de Bruxelles, notamment, la région est entièrement recouverte de serres où l’on fait mûrir du raisin en toute saison. Vers l’ouest, il y a plus d’herbe, et l’habitat manifeste une tendance à la dispersion : c’est une zone de transition vers l’agriculture flamande.
Le contact entre le plateau et la Vallée flamande est le site par excellence des villes belges : ici, Louvain et Bruxelles, mais Bruxelles a été préférée par les comtes de Louvain à la fin du xive s. Ce contact crée une rupture des conditions de circulation le long des routes nord-sud, et ces villes se trouvent d’autre part sur la grande voie ouest-est qui, suivant le plateau, va de la mer à Cologne ; une ville est née aux croisements de cette voie ouest-est avec des vallées sud-nord (la Senne pour Bruxelles, la Dyle pour Louvain).
Mais la principale ligne de force actuelle est à l’ouest, orientée nord-sud, le long de la Senne, c’est l’axe A. B. C. (Anvers-Bruxelles-Charleroi), principal axe de force de la Belgique après celui de la Haine-Sambre-Meuse. Il est suivi actuellement, outre le chemin de fer, par le canal de Willebroek (à 3 000 t) prolongé vers le sud par le canal de Charleroi à Bruxelles (à 1 350 t) ; il est également en partie autoroutier. Là se rassemblent, dans la seule province de Brabant, 1 600 000 personnes. En plus de la capitale, premier centre financier et premier centre industriel du pays, il se compose de villes industrialisées par la circulation : au nord, Vilvoorde (industries métalliques, chimiques et alimentaires) ; au sud, Halle (textile, métallurgie), Tubize (textiles chimiques, matériel ferroviaire, industries mécaniques et chimiques), Clabecq (aciéries) ; et l’axe A. B. C. se raccroche au bassin wallon par la nouvelle zone de reconversion de Feluy et Manage (Hainaut).
Louvain forme une agglomération de 70 000 habitants. Outre l’université catholique, qui succède à l’université créée en 1426, la ville possède des industries alimentaires et mécaniques.
Dans la partie méridionale du Brabant, les riches campagnes sont parsemées de villes moyennes, de 10 000 à 15 000 habitants, qui ne sont pas seulement des marchés agricoles. Des industries variées se disséminent, liées aux traditions, aux produits agricoles, à la proximité des marchés de consommation : papeteries entre Senne et Dyle (Limal, près de Wavre, Nivelles) ; métallurgie (Court-Saint-Étienne) ; textile (de Tubize à Court-Saint-Étienne en passant par Braine-l’Alleud) ; alimentation : brasseries, sucrerie à Tienen (Tirlemont).
A. G.