Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aéroporté (suite)

Vocabulaire

aéromobilité, accroissement de la mobilité des formations ou du matériel militaires obtenu par l’utilisation de l’espace aérien pour évoluer ou combattre en s’affranchissant des servitudes du terrain. Ce concept est né de la mise en œuvre à grande échelle des possibilités de l’hélicoptère, qui a notamment remplacé définitivement le planeur pour la mise à terre de matériels lourds. Il a donné naissance en 1965 à une grande unité de type entièrement nouveau, la division de cavalerie aéromobile engagée par les Américains au Viêt-nam.

Cette division, qui rassemble 15 000 hommes et 450 hélicoptères, est essentiellement composée :
— de 9 bataillons d’infanterie (dont 3 de parachutistes) ;
— d’un groupement héliporté comprenant 2 bataillons d’hélicoptères de transport, capables d’acheminer en une seule rotation le tiers de la division, et un bataillon d’hélicoptères de combat armés de canons de 20 mm, de roquettes de 70 mm, de missiles air-sol (type S. S. 11) et de lance-grenades de 40 mm ;
— d’une artillerie divisionnaire comportant 3 bataillons héliportés d’obusiers de 105 et un bataillon d’hélicoptères armés de roquettes air-sol formant une véritable base de feu volante.

aérotransporté, débarqué au sol par voie aérienne après atterrissage d’un aéronef transporteur.

Drop zone (D. Z.), zone de largage (zone de terrain choisie pour l’atterrissage des personnels et des matériels largués par parachute).

héliporté, transporté par hélicoptère : unité héliportée. || Exécuté avec l’aide d’hélicoptères : opération héliportée.

Landing zone (L. Z.), zone choisie pour l’atterrissage des planeurs.

Pathfinder (« chercheur de sentier »), personnel parachuté en avant-garde sur les D. Z. ou L. Z. avec mission de les reconnaître, de les baliser et de guider ensuite par radio les formations aériennes chargées du largage. Il fut employé pour la première fois en Normandie en juin 1944.

SAS (Special Air Service), chez les Britanniques, unité larguée ou déposée à terre en zone d’insécurité pour effectuer des missions spéciales (renseignement, sabotage, guérilla).

stick, groupe de parachutistes (de 18 à 80 hommes) largués par un seul avion.

transport d’assaut, transport d’une unité par hélicoptère ou par avion à atterrissage court, posé sur un terrain de fortune en zone d’insécurité.

J. du B.

➙ Aviation / Giraviation / Parachute / Transport.

aérosol

Suspension, dans un gaz, de fines particules solides ou, le plus souvent, liquides, appelées micelles.


Qu’il soit produit par un phénomène naturel, atmosphérique par exemple, ou provoqué artificiellement, l’aérosol constitue un système à deux phases dont la stabilité dépend du nombre et de la dimension des micelles. Ces dernières sont en effet soumises à différentes influences : gravitation universelle (pesanteur), mouvement brownien intermoléculaire, phénomènes de tension superficielle et d’adsorption. L’expérience montre que l’équilibre stable du système se réalise spontanément avec le temps et qu’il est atteint lorsque le diamètre des micelles tend vers 0,1 μ. Les aérosols vrais, ou dispersoïdes, sont invisibles, sauf en lumière latérale sur fond noir (effet Tyndall), et ne mouillent pas les surfaces avec lesquelles ils sont en contact ; le diamètre des micelles en est inférieur à 1 μ. On ne doit pas les confondre avec les suspensoïdes (brouillards, atomisats, pulvérisations), qui sont visibles, mouillants, et dont les micelles ont un diamètre supérieur à 1 μ.


Aérosols médicamenteux

Les aérosols vrais constituent des excipients de nature à exalter considérablement l’activité de certains médicaments, car ils sont capables de les transporter à l’échelle moléculaire au niveau des organes susceptibles de les absorber ou sur les lieux où ils doivent agir. Bien que l’usage thérapeutique des vapeurs (fumigations) remonte à Hippocrate et Galien, que les pulvérisations nasales de solutions antiseptiques soient utilisées depuis longtemps en oto-rhino-laryngologie, l’emploi thérapeutique des aérosols vrais ne s’est développé qu’à la suite des travaux de Biancani et Delaville (1937), L. Dautrebande (1940), R. Tiffeneau (1946), H. R. Olivier (1958). Les aérosols sont produits au moyen d’appareils dits aérolyseurs, par dispersion mécanique et entraînement du liquide médicamenteux par un gaz inerte, le plus souvent par l’air, convenablement comprimé ; ils sont ensuite dirigés vers les voies respiratoires au moyen d’un masque ou d’une sonde. Les médicaments ainsi administrés sont destinés au traitement des affections générales ou, le plus souvent, broncho-respiratoires ; ce sont des solutions dans l’eau ou dans une eau minérale sulfureuse de divers médicaments, tels qu’antibiotiques respiratoires, théophylline, antitussifs, etc., solutions dont le pH doit être voisin de la neutralité et la concentration voisine de 1 p. 100 000. Les aérosols sont administrés sur prescription et sous contrôle médicaux, en général par séries d’une dizaine de séances de 15 à 30 minutes, quotidiennes ou biquotidiennes. Les aérosols transpulmonaires ainsi préparés doivent être constitués de gouttelettes dont le diamètre est inférieur à 5 μ, mais voisin de cette valeur ; ils ne sont donc pas des dispersoïdes au sens strict du terme, mais la dimension des micelles y est calculée en vue d’une absorption optimale au niveau des alvéoles pulmonaires. On constate que les particules inférieures à 1 μ sont rejetées au cours de l’expiration tandis que les particules plus grosses sont retenues par les bronches (10 à 20 μ), la trachée (20 à 30 μ) ou les parois nasales (au-dessus de 30 μ). D’où l’emploi, pour les usages locaux, des suspensoïdes. Ces derniers, plus connus sous le nom de pulvérisations, atomisations, sont simplement obtenus au moyen de « bombes », flacons étanches munis d’un gicleur et d’une valve, d’où le liquide est chassé au moyen d’un gaz inerte (azote, Fréons, hydrocarbures légers) comprimé. Le suspensoïde ainsi obtenu, chargé des médicaments les plus divers (antiseptiques, corticoïdes, antibiotiques), est très fréquemment utilisé en oto-rhino-laryngologie, dermatologie, gynécologie. La cosmétologie et la parfumerie font également un large usage des dispersoïdes. Enfin, en hygiène, les aérosols sont parfois utilisés pour la purification de l’atmosphère (ateliers, salles d’opérations). En outre, il est établi que la présence d’aérosols dans une atmosphère polluée, par exemple par des hydrocarbures ou des poussières radioactives, peut en augmenter considérablement la toxicité.

R. D.

 A. P. Avy, les Aérosols (Dunod, 1956).