Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
W

Wittgenstein (Ludwig) (suite)

Les principaux ouvrages de Wittgenstein

Tractatus logico-philosophicus, édité pour la première fois dans la revue Annalen der Naturphilosophie (Leipzig, 1921) sous le titre Logischphilosophische Abhandlung, l’ouvrage est publié sous son titre définitif par Routledge et Kegan Paul (Londres, 1922 [texte allemand avec une traduction anglaise d’Odgen] et 1961 [texte allemand avec une traduction anglaise de Pears et McGuinness]) ; trad. française (Gallimard, 1961).

Philosophische Untersuchungen (Philosophical Investigations), texte original allemand ; publication bilingue de l’éditeur B. Blackwell (Oxford, 1953) ; trad. française (Investigations philosophiques) à la suite du Tractatus (Gallimard, 1961).

Bemerkungen über die Grundlagen der Mathematik (Remarks on the Foundations of Mathematics), texte original allemand, composé entre 1937 et 1944 ; publication bilingue de B. Blackwell (Oxford, 1956).

The Blue and Brown Books, texte original anglais, composé entre 1933 et 1935, publié par B. Blackwell (Oxford, 1958) ; trad. française (le Cahier bleu et le Cahier brun) [Gallimard, 1965].

Tagebücher 1914-1916 (Notebooks 1914-1916), texte original allemand ; publication bilingue de B. Blackwell (Oxford, 1961) ; trad. française (Carnets 1914-1916) [Gallimard, 1971].

Philosophische Bemerkungen, texte original allemand composé en 1930, publié par B. Blackwell (Oxford, 1964) ; trad. française (Remarques philosophiques) [Gallimard, 1975].

Lectures and Conversations on Aesthetics, Psychology and Religious Belief, notes de cours prises par des élèves, en anglais, présentées par C. Barrett et publiées par B. Blackwell (Oxford, 1966) ; trad. française (Leçons et conversations) [Gallimard, 1971].

Zettel, texte allemand composé entre 1929 et 1948 ; publication bilingue de B. Blackwell (Oxford, 1967) ; trad. française (Fiches) [Gallimard, 1971].

Philosophische Grammatik, texte original allemand composé entre 1932 et 1934, publié par B. Blackwell (Oxford, 1969).

Über Gewissheit (On Certainty), texte original allemand composé entre 1949 et 1951 ; publication bilingue de B. Blackwell (Oxford, 1969) ; trad. française (De la certitude) [Paris, 1976].

J. B.

➙ Logique / Vienne (cercle de).

 E. Stenius, Wittgenstein’s Tractatus (Oxford, 1960). / M. Black, A Companion to Wittgenstein’s Tractatus (Ithaca, N. Y. 1964). / D. Favrholdt, An Interpretation and Critique of Wittgenstein’s Tractatus (Copenhague, 1964 ; 2e éd., New York, 1967). / G. Pitcher (sous la dir. de), Wittgenstein : Philosophical Investigations (Notre Dame, Indiana, 1968). / K. T. Fann, Wittgenstein’s Conception of Philosophy (Oxford, 1969). / G.-G. Granger, Ludwig Wittgenstein (Seghers, 1969). / Wittgenstein et le problème d’une philosophie de la science (C. N. R. S., 1970). / J. Bouveresse, la Parole malheureuse. De l’alchimie linguistique à la grammaire philosophique (Éd. de Minuit, 1971). / J. Poulain, Logique et religion, L’atomisme logique de Wittgenstein et la possibilité des propositions religieuses (Mouton, 1974).

Witz (Konrad)

Peintre allemand (Rottweil ? v. 1400/1410 - Bâle ou Genève v. 1445).


On ne sait rien de lui jusqu’au moment où il s’installe à Bâle, attiré, semble-t-il, par le grand concile de l’Église qui y a commencé ses travaux en 1431 et réunit un grand nombre de dignitaires. Dans cette ville, Konrad Witz est admis en 1434 dans la gilde des peintres, obtient la citoyenneté en 1435 et crée, durant les dix années suivantes, les œuvres aujourd’hui reconnues comme les siennes parmi ce qui a survécu aux destructions iconoclastes du xvie s. Le nom même du peintre fut ensuite oublié et n’a été remis en lumière qu’en 1901 (par Daniel Burckhardt). Une seule de ses œuvres — le retable de Genève, partiellement conservé — est signée et datée (de 1444) ; toutes les autres lui ont été attribuées en considération de leurs traits stylistiques.

La plus importante est le retable de Bâle, représentant le Miroir du salut (Speculum humanae salvationis) et peint peu après l’admission du peintre dans la gilde. L’œuvre fut démembrée et sa partie centrale perdue, tandis que les douze panneaux des ailes entraient au xixe s. dans différents musées (neuf à Bâle, deux à Dijon, un à Berlin). Ces panneaux figurent l’Ange de l’Annonciation, l’Église, la Synagogue, Saint Barthélemy (Bâle), Saint Augustin, l’Empereur Auguste et la sibylle tiburtine (Dijon), ainsi que des personnages bibliques (Bâle et Berlin). Du retable peint en 1444 pour la cathédrale Saint-Pierre de Genève, il ne reste, au musée d’Art et d’Histoire de la ville, que deux grands volets peints recto verso : ils représentent, sur ce qui était leur face externe, la Pêche miraculeuse de saint Pierre (volet de gauche) et la Libération de saint Pierre (volet de droite), sur leur face interne l’Adoration des Rois et Saint Pierre présentant à la Vierge le cardinal François de Mies (donateur de l’œuvre). Les grands panneaux que sont l’Annonciation (Nuremberg), la Rencontre de Joachim et de sainte Anne (Bâle) et Sainte Catherine et Marie Madeleine (Strasbourg) pourraient provenir d’un autre retable, tandis que la petite Crucifixion de Berlin et le Saint Christophe de Bâle semblent isolés. À l’artiste est encore attribuée la grande peinture murale de la Danse macabre exécutée vers 1437-1441 dans le cloître des Dominicains de Bâle, dont seuls de pauvres restes laissent deviner la monumentalité.

Witz sort à grands pas du Moyen Âge. À l’idéalisation du gothique tardif, il superpose une forte empreinte du réalisme, ce qui le rapproche de Robert Campin* et de Van Eyck*. Après avoir dépassé le « style doux » de la peinture germanique dans le retable de Bâle, il se montre essentiellement préoccupé par l’aspect matériel du monde visible. C’est la pierre, le bois, le métal ou l’eau qui l’intéressent d’abord, dans leur volume et leur consistance. Son espace, tangible et empirique, est celui de l’architecture de tous les jours (Annonciation), avec des perspectives en raccourci, aux obliques accentuées, voire celui d’un paysage réel comme le lac de Genève, fait rare à cette époque (Pêche miraculeuse).