Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

verrerie (suite)

La recuisson

Cette opération est nécessaire dans tous les cas pour éviter l’apparition de contraintes permanentes génératrices de casses. Autrefois, elle s’effectuait dans des arches fixes, où étaient transportés les objets façonnés et dans lesquelles le refroidissement était retardé par un certain contrôle de la température de l’enceinte. La recuisson en continu des glaces coulées sur table apparut avec le stracou.

Actuellement, la recuisson du verre plat aussi bien que du verre creux s’effectue dans de longs fours-tunnels, dans lesquels le verre plat chemine sur des rouleaux et le verre creux est entraîné par un tapis mobile. Des résistances électriques permettent de régler la température le long de ces enceintes, qui se terminent par une zone de refroidissement accéléré par le souffle de ventilateurs. À la fin de la recuisson, les objets fabriqués sont utilisables tels quels (bouteilles, etc.) ou après découpe (verre à vitre, verre flotté) ; d’autres doivent être encore travaillés (doucissage et polissage des glaces classiques), soumis au refoulage des verres d’optique à partir de morceaux choisis et mis au poids, décorés (taille du cristal), etc. Mais l’essentiel de la verrerie s’arrête au moment où le verre fondu est revenu à la température ordinaire, sous la forme voulue et sans accident. Le verre doit, cependant, être encore estimé, trié pour éliminer les défauts de fusion (infondus, pierres, etc.), les défauts de pâte (ondes, bulles, etc.), les défauts superficiels (pétures, accrocs, etc.). Il entre alors dans le cycle commercial avec l’emballage et l’expédition.

I. P.

➙ Bouteillerie / Chimiques (industries) / Fibre de verre / Four / Glacerie / Isolation thermique / Réfractaire (produit) / Verre.

 N. Katchaloff, le Verre (en russe, Moscou, 1959). / G. S. Duncan, Bibliography of Glass (Sheffield, 1960). / W. Giegerich et W. Trier (sous la dir. de), Glasmaschinen (Berlin, 1964). / J. Philippe, Initiation à l’histoire du verre (Impr. Bénard, Liège, 1964). / P. Piganiol, le Verre, son histoire, sa technique (Hachette, 1965) ; les Industries verrières (Dunod, 1966). / R. Persson, Flat Glass Technology (Londres, 1969).


Quelques affaires de l’industrie verrière


Boussois-Souchon-Neuvesel-Gervais-Danone,

société anonyme française constituée en 1908 et issue de la fusion de la Compagnie des glaces et verres spéciaux du Nord avec la Compagnie des glaces et verres spéciaux de France. Entre 1937 et 1950, elle absorbe trois sociétés : la Société des verreries mécaniques franco-belges, la Société anonyme belge des verreries de Saint-Martin et la Société franco-belge pour la fabrication mécanique du verre. En 1961, devenue Glaces de Boussois, elle prend un intérêt majoritaire dans la Compagnie internationale pour la fabrication mécanique du verre « Mecaniver ». En 1962, elle se dote des moyens d’une croissance interne dynamique avec l’acquisition de la licence float glass de la société anglaise Pilkington Brothers. En 1966, elle reprend sa croissance externe avec l’acquisition de la société Verrerie Souchon-Neuvesel. Le groupe prend dès lors la dénomination de Boussois-Souchon-Neuvesel (B. S. N.). Il renforce ses positions dans le domaine du verre creux en acquérant en 1967 les Verreries Hemin frères et en 1968 la Verrerie de Gironcourt. En décembre 1968, une offre publique d’échange de titres de Saint-Gobain échoue. Boussois-Souchon-Neuvesel se tourne alors vers le secteur alimentaire et, la même année, prend une participation majoritaire dans la Société européenne de brasserie, absorbée deux ans plus tard. En 1970, la Brasserie de Kronenbourg entre à son tour dans le groupe, suivie de la société des Eaux minérales d’Évian-les-Bains, puis de la société Bébé-Confort. Dans le secteur du verre, le groupe accroît ses actifs à l’étranger par le renforcement du contrôle sur la société allemande Flachglas AG. « Delog/Detag », la société Detag entrant dans le groupe Flachglas à la suite de sa fusion avec la société Delog. En 1973, il prend son expansion dans le secteur alimentaire en absorbant Gervais-Danone, l’une des toutes premières affaires du secteur lait-fromages. Répartissant ses activités entre le verre plat et le verre d’emballage, les produits laitiers, les boissons (bière, eau minérale, jus de fruits), le groupe Boussois-Souchon-Neuvesel-Gervais-Danone est devenu le deuxième fabricant de verre en France et en Europe continentale, le premier producteur de produits laitiers et le premier producteur de bière et de jus de fruits sur le marché français.


Gerresheimer Glas A. G.,

premier producteur allemand de verre pour bouteilles. Créée en 1888, cette société, dont les trois quarts du capital sont détenus par le groupe américain Owens Illinois, lui-même premier producteur de verre creux aux États-Unis, possède six usines, dont la principale, située à Düsseldorf, représente, à elle seule, la moitié des capacités de production de l’ensemble. Ses cinq filiales majoritaires lui permettent de s’intéresser à des secteurs voisins ou complémentaires de la branche verre creux : verrerie, réservoirs en matière plastique, carton ondulé et emballage en matière plastique destinés aux industries cosmétique et pharmaceutique. Cette politique de diversification est proche de celle que suit Owens Illinois aux États-Unis, mais l’activité initiale du groupe, l’emballage en verre creux, continue d’assurer plus de 80 p. 100 de son chiffre d’affaires.


Glacerie de Saint-Roch,

société belge constituée en 1899. Au cours des dernières années, elle absorbe successivement les Glaceries de la Sambre, les Verreries Bennert Bivort et Courcelles réunies et la société Sopaverre. Spécialisée dans la production de verre coulé, de vitrage et de glaces, elle fait partie du groupe français Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, avec lequel elle exploite en commun le procédé float glass. Elle gère également un portefeuille d’actions de sociétés spécialisées dans le secteur de la verrerie.


Glaverbel Mecaniver,