Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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vaccination

Méthode de prévention des maladies infectieuses consistant à provoquer les défenses immunitaires par introduction dans l’organisme d’antigènes contenus dans les vaccins.


Les vaccinations sont soumises à la législation et à des règles établissant leurs indications, mais aussi leur contre-indications.


Les vaccins

La première vaccination contre la variole* a été réalisée par le médecin anglais Edward Jenner (1749-1823) en 1796. Elle consiste à inoculer une autre maladie, la vaccine, ou cow-pox, qui est bénigne et qui provoque une immunité croisée avec la variole, c’est-à-dire qu’ayant eu l’une de ces maladies on est immunisé aussi contre l’autre. Le produit utilisé, sérosité des pustules de la vaccine inoculée à une génisse, fut appelé vaccin, nom qui devint le terme générique désignant tous les produits utilisés pour conférer l’immunité vis-à-vis des autres maladies contagieuses.

Les vaccinations peuvent être réalisées avec des bactéries ou des virus inactivés (tués), qui déterminent l’apparition d’anticorps en quelques jours, la protection étant assurée après plusieurs injections faites en général à un intervalle de trois semaines et relancée ou améliorée par les « rappels ». Elles peuvent également être faites avec des virus ou des bactéries atténués (vaccins vivants). Dans ce cas, une infection minimale entraîne les mêmes conséquences que la maladie naturelle au plan immunitaire.

Elles peuvent être encore réalisées avec la toxine inactivée, ou anatoxine (toxine ayant perdu son caractère de toxicité, mais ayant gardé son pouvoir immunogène, que l’on doit au biologiste Gaston Ramon [1886-1963]), des germes responsables de la diphtérie, du tétanos, etc.

Les vaccins peuvent avoir un pouvoir antigénique renforcé par l’adjonction de certaines substances ; ces vaccins adsorbés sont plus efficaces. Certaines vaccinations peuvent être associées.

Un calendrier des vaccinations est nécessaire pour assurer une immunisation précoce des jeunes enfants.


Vaccinations de l’enfance


Les vaccinations obligatoires

La vaccination antivariolique doit, légalement, être faite par scarifications à travers une goutte de culture vaccinale au cours des deux premières années de la vie, puis renouvelée au cours de la onzième et de la vingt et unième année (en France). Elle peut être exigée pour certaines catégories de sujets et devenir obligatoire pour tous dans certaines conditions (épidémies). Du fait qu’elle n’est pas dénuée de risques (vaccine généralisée, encéphalite), certains États en ont supprimé le caractère obligatoire, ce qui semble dangereux en raison de la possibilité d’importer des varioles (par avion en particulier) dans un pays à niveau d’immunisation moyen abaissé. Cependant, la législation sanitaire internationale reste très stricte en matière de voyages internationaux.

La vaccination antituberculeuse par le B. C. G.* (bacille bilié de Calmette et Guérin), qui permet l’éradication des formes graves de tuberculose du sujet jeune, est obligatoire pour les sujets de moins de vingt-cinq ans ayant des réactions tuberculiniques négatives.

La vaccination antidiphtérique doit être faite entre le 3e et le 18e mois chez tous les sujets et est obligatoire pour l’entrée dans tout établissement scolaire, hospitalier ou assimilé. Des rappels peuvent être faits chez l’adulte (v. diphtérie).

La vaccination antitétanique est fondamentale. Le tétanos* est une maladie grave, qui frappe actuellement surtout les sujets âgés (70 ans) ayant échappé à la vaccination (femmes surtout). Celle-ci est obligatoire. Des rappels sont nécessaires et une revaccination peut être conseillée à l’âge adulte, surtout en milieu agricole. Les travailleurs émigrants doivent être protégés avant embauche.

La vaccination antipoliomyélitique est obligatoire avant l’âge de dix-huit mois avec un rappel un an, puis trois ans plus tard, puis tous les cinq ans, même à l’âge adulte (v. poliomyélite).

Les vaccinations antidiphtérique et antitétanique sont le plus souvent associées (D. T.) ; elles peuvent l’être avec le vaccin antipoliomyélitique (D. T. polio.).


Les vaccinations facultatives

Les vaccinations contre les fièvres typhoïdes* et paratyphoïdes ne sont obligatoires que pour certaines fractions de la population (armée, milieu médico-infirmier). Elles peuvent être faites par un vaccin triple (T. A. B.) à raison de trois injections à huit jours d’intervalle avec rappel un an plus tard. Elles sont parfois associées aux vaccinations antidiphtérique et antitétanique (D. T. T. A. B. ou T. A. B. D. T.). Les incidents sont fréquents (locaux), les accidents exceptionnels, l’efficacité certaine, sauf en cas de paratyphoïde B.

La vaccination contre la coqueluche* par vaccin adsorbé peut être préconisée dès le 3e mois. Efficace, elle protège contre une maladie qui est très grave dans les deux premières années de la vie.

La vaccination contre la rougeole* peut être utilisée à partir du 7e mois chez les enfants fragiles ou placés en collectivité, ou en cas d’épidémie.

La vaccination contre la rubéole*, réservée aux adolescentes et aux femmes ayant une sérologie de rubéole négative, doit être faite après certitude d’absence de grossesse et être suivie d’une prise de contraceptifs durant quatre mois. Son efficacité est encore difficile à apprécier en raison du peu de recul.

La vaccination contre la grippe* est recommandée chez les sujets fragiles, en particulier les vieillards, les cardiaques ou les bronchitiques chroniques.

La vaccination contre la brucellose* est peu efficace.


Vaccinations imposées par l’O. M. S. pour les voyages internationaux

Tout voyageur en provenance d’un pays d’endémie doit être protégé contre la variole et la fièvre jaune.

Dans le cas où les vaccins contre la fièvre jaune et la variole sont obligatoires, la vaccination contre la variole est faite dix jours après la vaccination antiamarile.

Il faut noter que la vaccination anticholérique, peu efficace, n’est plus obligatoire depuis le 1er janvier 1974 (v. choléra).

Dans certaines zones, il est prudent d’être immunisé contre les rickettsioses* et contre la peste*.

Les certifications de vaccinations internationales ne sont délivrées que par des organismes dépendant de la direction régionale de la santé ou dans les bureaux des aéroports.