tension superficielle (suite)
L’existence de phénomènes d’adsorption complique l’étude des surfaces solides. Des films de gaz ou de liquide sont toujours fortement adhérents aux surfaces solides, ce qui en modifie les propriétés. Ainsi, la plupart des minerais pulvérisés sous l’eau, en l’absence d’air, sont mouillables, alors que, broyés à sec, ils sont parfois non mouillables, propriété utilisée dans l’industrie minière.
Nous avons signalé le fait qu’en plongeant un tube de verre de faible diamètre dans une cuve contenant de l’eau, nous observions une ascension de l’eau dans le tube (fig. 4) [v. capillarité]. Cela se produit lorsque le liquide mouille le verre. Dans le cas contraire, le liquide descend dans le tube au-dessous du niveau de la surface libre de la cuve.
La loi de Jurin :
est telle que la hauteur h, pour un liquide de masse volumique ρ, varie en raison inverse du diamètre d du tube. Lorsque le ménisque est concave (0° < θ < 90°), la pression à l’intérieur du liquide est inférieure à la pression atmosphérique et peut même devenir négative, comme c’est le cas de la sève pour les rameaux des arbres par exemple. Briggs obtint expérimentalement une pression négative de 270 atmosphères à 7 °C.
Le phénomène de cavitation* fait intervenir une pression critique qui peut être, elle aussi, négative : lorsque la pression dans l’écoulement, près de la paroi d’un aubage, passe par cette valeur, le liquide éclate littéralement, provoquant l’érosion des parois solides. L’origine de ces bulles de vapeur qui se forment et disparaissent très rapidement reste obscure... La capillarité n’a pas encore dévoilé tous ses secrets.
J. G.
J. T. Davies et E. K. Rideal, Interfacial Phenomena (New York, 1961 ; 2e éd., 1963). / Bulles et gouttes. La tension superficielle en hydraulique (Soc. hydrotechnique de France, 1963 ; 2 vol.).
Quelques savants
James Jurin,
médecin et physicien anglais (Londres 1684 - id. 1750), secrétaire de la Société royale de Londres. Il a donné, en 1718, la formule de la hauteur d’ascension des liquides dans les tubes capillaires.
Joseph Plateau,
physicien belge (Bruxelles 1801 - Gand 1883). Il inventa le phénakistiscope (1832) et fit le premier l’étude des phénomènes capillaires présentés par les lames minces liquides (1861) ; il montra que les surfaces obtenues ont des aires minimales.
Johann Andreas von Segner,
naturaliste et mathématicien allemand (Presbourg 1704 - Halle 1777). Il est l’auteur, en 1752, d’une théorie de la capillarité dans laquelle il assimile la surface libre d’un liquide à une membrane tendue.