température (suite)
On distingue donc des hyperthermies à thermostat non déréglé — liées à une augmentation des métabolismes pathologiques (hyperthyroïdie), non pathologiques (deuxième partie du cycle menstruel), ou à une impossibilité d’obtenir une sueur abondante (atmosphère chaude et humide) — et des hyperthermies fébriles, avec dérèglement du centre thermorégulateur : ce sont les fièvres d’origine infectieuse ou les fièvres d’origine centrale.
Anomalies de la température
Température centrale
L’élévation de la température du corps, ou hyperthermie, caractérise les fièvres*, dont il existe de nombreux types. Chez la femme, la température varie pendant le cycle menstruel, et la courbe de température est un moyen de déterminer le jour de la ponte ovulaire (v. contraception). L’abaissement de la température centrale s’observe accidentellement par exposition prolongée au froid et lors de certaines affections neurologiques. Il peut être déterminé volontairement lors de certaines interventions chirurgicales (sur le cœur, le cerveau) pour augmenter la tolérance des tissus au manque d’oxygène (anoxie*), mais cet abaissement de température nécessite un traitement complexe supprimant la lutte contre le froid : c’est l’hibernation* artificielle.
Température cutanée
La température de la peau est le reflet de la qualité de la vascularisation locale. Dans les oblitérations artérielles (artériopathies, embolies) ainsi que dans les maladies des vaisseaux capillaires (acrocyanose*), elle est abaissée. Dans les phlébites (inflammations des veines), elle est au contraire augmentée et elle se rapproche de la température centrale, qui est elle-même augmentée. D’une façon générale, l’augmentation de la température de la peau d’une région donnée est un signe d’inflammation (abcès, arthrite, etc.).
La température de la peau peut être mesurée avec un thermomètre spécial qu’on place successivement sur différentes parties du corps (à l’état normal, plus on s’approche de l’extrémité des membres, plus la température s’abaisse). On peut également enregistrer graphiquement les températures de toute une région : c’est la thermographie.
La thermographie
Ce moyen moderne de diagnostic peut être mis en œuvre par deux procédés : la détection des infrarouges et les cristaux liquides.
La détection des rayons infrarouges nécessite un appareillage important : une caméra à infrarouge balaye la surface à étudier, et un dispositif électronique convertit les signaux en un graphique, ou thermogramme, dont les points, plus ou moins foncés, correspondent aux différentes températures enregistrées.
Les cristaux liquides sont des substances qui changent de couleur pour de faibles différences de température ; on badigeonne la surface à étudier avec une solution de ces cristaux, et les différents points apparaissent en bleu, vert, rouge, suivant la température locale ; il n’y a plus qu’à faire une photographie en couleurs qui constitue le thermogramme de la région.
La thermographie constitue un moyen fiable de dépistage des tumeurs, notamment du sein (le dernier mot restant néanmoins à l’examen histologique), et un examen de surveillance des affections artérielles (artérites).
P. V.
S. Geller, la Courbe thermique. Guide du praticien en endocrinologie féminine (Masson, 1961). / W. Renerski et S. Rozcowski, Thermorégulation. Pathophysiologie, pharmacologie (en pol., Varsovie, 1972).