Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

télétransmission (suite)

On envoie sur la ligne une onde porteuse avec la possibilité d’opérer avec plusieurs bandes de fréquence à la fois, ce qui permet de transmettre simultanément plusieurs indications, l’une de ces bandes pouvant éventuellement servir à la téléphonie. Les courants porteurs sont modulés en amplitude par tout ou rien par les signaux à fréquences musicales à transmettre. Les signaux codés sont transmis par déplacement de fréquence. On utilise habituellement la bande 30 à 90 kHz, la bande 90 à 300 kHz étant réservée à la téléphonie. Le couplage de la ligne et des équipements à courants porteurs se fait à l’aide de capacités et d’adaptateurs.

C’est alors que l’administration des Postes et Télécommunications donne son autorisation et indique une bande de fréquences utilisable.


Liaisons radioélectriques et hertziennes

Ce mode de transmission est surtout employé dans la télétransmission par impulsions codées.


Télétransmission par impulsions codées

Ce procédé est très utilisé, car, à la réception, on emploie de plus en plus des calculateurs.

La transmission par voie hertzienne permet d’acheminer des groupes de données digitales et est utilisée pour des transmissions d’alarmes entre des postes périphériques et un dispatching central. La transmission s’effectue en modulation de phase dans une bande de fréquences de 60 à 80 MHz. Sa portée, de quelques centaines de mètres, peut être étendue à plusieurs kilomètres par des aériens de natures bien définies. Le choix des principes de fonctionnement a été guidé par le souci d’assurer un maximum de fidélité et de sécurité à la transmission des données. Ce procédé s’adapte aux informations de télécommandes par tout ou rien et à la transmission des télémesures nécessitant une très grande précision.

La transmission est réalisée d’après le processus suivant. À l’émission, après conversion des informations en impulsions codées, on doit avoir une exploration cyclique des données digitales à transmettre, puis le codage digital des signaux obtenus, suivi de la modulation des signaux codés par sauts de fréquences et d’une transposition et ensuite de la modulation en phase. À la réception, on effectue la restitution du signal modulé en fréquence, suivie d’une démodulation digitale asynchrone, puis un décodage et la restitution des données.

Les informations sont transmises en modulation de fréquence aux vitesses standard de 50, 100, 200 et 600 baud, qui, en appelant N le nombre de messages à transmettre, conduisent à des durées de N × 1,5 s ; N × 0,75 s ; N × 375 ms ; N × 154 ms. (Ce dernier temps tient compte des retards dus aux modulations-démodulations, mais néglige les temps de propagation.) Les codes utilisés sont les codes binaires, réflex ou non. De plus, on peut utiliser des codes redondants, nécessaires pour la détection des erreurs : pour cela, on effectue par une opération logique ou analogique la comparaison du signal transmis avec un signal de caractéristiques prédéterminées. Cette redondance peut s’expliciter directement par codage digital, par corrélation d’un procédé de modulation, par un procédé de diversité ou par toute combinaison de ces divers procédés.

Les équipements réalisés utilisent des transistors associés soit à des circuits à ferrite à cycles d’hystérésis rectangulaires, soit à des tubes à cathodes froides.

E. D.

➙ Automatique / Circuit imprimé / Circuit intégré / Électronique / Régulation automatique / Semi-conducteur / Servomécanisme.

télévision

Transmission à distance par voie électrique d’images de sujets fixes ou mobiles.


La technique

Bien qu’elle soit exprimée en termes presque similaires, cette définition diffère essentiellement de celle de la phototélégraphie (bélinographie), pour laquelle le facteur temps de transmission n’a qu’une importance secondaire. En télévision, la scène ou l’image à transmettre doit être répétée un certain nombre de fois (25 images par seconde) pour tenir compte, comme au cinéma, de la persistance rétinienne. En revanche, alors que dans le film l’image est enregistrée instantanément dans sa totalité, elle ne le peut en télévision, où elle doit d’abord être analysée, en quelque sorte traduite en le plus grand nombre possible de ses éléments. La finesse de l’image transmise et reçue est donc d’autant plus grande en principe que ces éléments sont nombreux.


Historique

Nombreux sont les chercheurs qui, à partir du milieu du xixe s., se penchent sur ce problème de l’analyse ; certains d’entre eux envisagent déjà son application à la télévision. À la suite de la découverte par May en 1873 de la photosensibilité du sélénium, des réalisations plus ou moins pratiques apparaissent. G. R. Carey de Boston imagine une plaque recouverte de 2 500 cellules au sélénium reliées chacune à une ligne électrique aboutissant à une lampe ; l’image projetée sur la plaque est en principe reproduite sur le panneau des lampes, mais la complexité du système n’a pas de suite. En 1879, un perfectionnement est apporté par Constantin Selnecq (1842-1934) avec son télectroscope, fondé sur le même principe, mais avec des contacteurs synchrones en phase qui asservissent les deux « écrans ». Le 17 avril 1927, les Laboratoires Bell réussissent une transmission de télévision entre Washington et New York avec 2 500 cellules photoélectriques et autant de lampes au néon à la réception sur un écran de 64 × 82 cm, le synchronisme étant assuré par un distributeur rotatif tournant à 16 tr/s.

En 1880, Maurice Leblanc (1857-1923) propose un système d’analyse harmonique à l’aide de miroirs tournants pouvant, notamment, obtenir des figures de Lissajous. Cette technique des miroirs permet en 1885 à Lazare Weiller d’utiliser jusqu’à 300 d’entre eux, mais, un an auparavant, Paul Nipkow (1860-1940) a présenté le disque qui, depuis, porte son nom et qui marque les véritables débuts de la télévision. D’après le brevet initial, l’image à transmettre était projetée sur une face du disque proche de la périphérie. Le disque lui-même comportait une série de trous disposés en spirale, de telle sorte que le premier se présentait face au coin supérieur gauche de l’image. Le disque étant mis en rotation, l’image était balayée sur toute sa largeur, ce qui avait pour effet de traduire tous ses contrastes. Ce balayage étant terminé, un deuxième trou en effectuait un second, adjacent au premier, donc décalé vers le centre du disque de la hauteur de l’image. À l’émission, un système photosensible traduisait les variations de luminosité en signaux électriques variables dirigés vers le récepteur. Dans celui-ci, on utilisait un disque analogue, mais avec une lampe luminescente (néon) pour la reconstruction de l’image (même surface que l’originale). La finesse de l’image transmise dépendait donc du nombre de lignes analysées, et il n’a guère été possible de dépasser 180 lignes, en raison des difficultés d’usinage des trous. D’autre part, il était absolument nécessaire d’assurer un synchronisme parfait entre les deux disques et très vite, en 1885, Nipkow y réussit à l’aide de roues phoniques, commandées par diapasons.

D’autres perfectionnements interviennent, notamment l’emploi par Marcel Brillouin (1854-1948) en 1891 de lentilles dans chaque trou. Ultérieurement, on fit également appel à des lampes cratères, qui amélioraient la luminosité de l’image reçue.

Dès ce moment, l’électronique est utilisée, préfigurant la télévision moderne, avec la réalisation par Karl Ferdinand Braun (1850-1918) du tube qui porte son nom, l’oscillographe cathodique, qui lui vaut le prix Nobel en 1909.