Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

singspiel (suite)

 H. M. Schletterer, Das deutsche Singspiel (Leipzig, 1863 ; 2e éd., 1879). / J. Bolte, Die Singspiele der englischen Komödianten und ihrer Nachfolger in Deutschland, Holland und Skandinavien (Hambourg et Leipzig, 1893). / F. Brüggemann, Bänkelgesang und Singspiel vor Goethe (Leipzig, 1937). / L. F. Schiedermair, Die deutsche Oper (Leipzig, 1930 ; 2e éd., 1943). / G. Ferchault, les Créateurs du drame musical de Monteverdi à Wagner (Gallet, 1944).

Sin-kiang

En pinyin Xinjiang, région de la Chine occidentale.


Le Xinjiang (que les Occidentaux appelaient Turkestan chinois) s’étend entre le Tibet et l’Asie centrale soviétique, où il constitue l’une des cinq « Régions autonomes » de la République populaire de Chine : la Région autonome ouïgoure du Xinjiang, créée en 1955 (la population ouïgoure, d’origine turque, constituant à l’époque environ les trois quarts de la population du Xinjiang). Couvrant 1 646 800 km2, il est la plus vaste unité administrative du pays (le sixième de l’espace chinois) et comptait environ 8 000 000 d’habitants en 1967.


Le milieu naturel

Entre la chaîne des Kunlun (K’ouen-louen), au sud, et l’Altaï mongol, au nord, s’étendent trois grands ensembles allongés de l’ouest à l’est. Au centre se dresse le puissant système montagneux des Tianshan (T’ien-chan), d’une longueur de 1 500 km (sur 200 à 300 km de largeur) : de gigantesques horsts (matériel calédonien et hercynien) y déterminent quatre lignes de faîte principales (de 4 000 à 5 000 m d’altitude) du nord au sud, séparées par de profondes vallées longitudinales, et aux deux extrémités de la chaîne s’ouvrent deux remarquables dépressions : à l’ouest, celle de la vallée de l’Yili, qui couvre 9 000 km2 à 700 m d’altitude, et, à l’est, la fosse de Tourfan (4 000 km2), qui s’enfonce à 154 m au-dessous du niveau de la mer. Le piémont des Tianshan, au nord et au sud, est ennoyé par une énorme masse de matériaux arrachés aux massifs par l’érosion fluvio-glaciaire, masse dans laquelle s’infiltrent les eaux de la montagne. Tout cet étage est occupé par une steppe buissonnante, et la forêt (mélèzes, sapins) n’apparaît qu’au-delà de 1 500 m, pour laisser la place, à partir de 2 500-2 800 m, à la prairie alpine.

De part et d’autre des Tianshan s’ouvrent deux immenses « bassins », ou hautes plaines, où le socle est enfoui à plus de 8 000 m sous une accumulation de matériaux secondaires et tertiaires de dépôts quaternaires, de sables et de cailloutis. Au sud, le bassin du Tarim couvre quelque 500 000 km2 à 1 000 m d’altitude moyenne : situé à plus de 2 000 km de la mer, isolé par les hautes chaînes du Pamir, des Kunlun et des Tianshan, il est occupé en grande partie par un immense désert de sable, le Taklamakan (370 000 km2). Tout aussi désolée est la partie orientale, occupée par la dépression du Lob Nor (3 000 km2), lagune mouvante où se perdent les eaux du réseau endoréique du Tarim (2 000 km), qui longe le piémont des Tianshan, où apparaît quelque végétation sous la forme de taillis de peupliers résineux et de tamaris. Au nord des Tianshan s’étend sur près de 400 000 km2 le bassin de Dzoungarie, qui, du fait d’une exposition différente, ne présente pas exactement les mêmes caractères bioclimatiques que le bassin du Tarim : les hivers y sont longs et rigoureux (moyenne de janvier : – 15 °C), tandis que la moyenne des températures de juillet ne dépasse pas 20 °C ; le bassin du Tarim, à l’abri de la barrière des Tianshan, est, lui, plus chaud (moyenne de janvier : – 8 °C ; moyenne de juillet : 26 °C), mais surtout la Dzoungarie est moins aride (de 250 à 300 mm de pluies annuelles) car les courants d’ouest y apportent des pluies de printemps grâce aux trouées vers l’ouest que constituent la vallée de l’Irtych et les Portes de Dzoungarie ; aussi les formations désertiques sont-elles limitées au cœur du bassin, tandis qu’une végétation steppique occupe le pourtour de celui-ci.


Peuplement et activités traditionnelles

Le Xinjiang est peuplé d’une douzaine de « nationalités », dont les principales, d’après le recensement de 1953, se répartissaient ainsi : 3 600 000 Ouïgours, dans les oasis ; 500 000 Kazakhs, dans les hautes vallées de l’Yili et de l’Irtych ; 134 000 Hui (Houei), essentiellement à l’est d’Ouroumtsi ; 71 000 Kirghiz, dans le sud-ouest des Tianshan, à la frontière soviétique ; 58 000 Mongols, au nord-ouest et au sud-est des Tianshan ; 19 000 Sibo (famille toungouse), dans la vallée de l’Yili ; 14 000 Tadjiks et 14 000 Ouzbeks, sur les versants orientaux du Pamir. Les Chinois, alors, n’étaient que quelque 300 000, concentrés dans les centres urbains.

À l’exception des Ouïgours et des Chinois, tous ces peuples sont essentiellement des éleveurs, dont la majorité, les Kazakhs, pratique une transhumance entre les steppes dzoungares et les prairies alpines des Tianshan. Le troupeau du Xinjiang comptait vers 1955 quelque 20 millions de têtes, dont 14 millions de moutons, fournissant 60 p. 100 de la production chinoise de laine, 2,5 millions d’ovins, 1 million de chevaux et plus de 100 000 chameaux.

L’agriculture traditionnelle est exclusivement une agriculture d’oasis pratiquée par les Ouïgours (peuple d’origine turque qui a assimilé à partir du ixe s. les premiers occupants d’origine indo-européenne). Ces oasis s’ordonnent en chapelet à la base des talus de piémont des Tianshan et des Kunlun ; les plus importantes de ces oasis (95 p. 100 des terres cultivées) se situent dans la moitié occidentale du bassin du Tarim. L’irrigation (1 500 000 ha) y est assurée par des canaux de dérivation (aryk) qui conduisent dans les champs les eaux de fonte descendues des Tianshan et des Kunlun ; les céréales occupent 80 p. 100 des terres cultivées, dont la moitié est consacrée au blé (blé d’hiver au sud des Tianshan, blé de printemps au nord) et environ le quart au maïs, qui succède au blé dans les oasis du Tarim.

Cultures fruitières et cucurbitacées sont une grande spécialité des oasis, et le coton est la principale culture industrielle (8 p. 100 des surfaces cultivées en 1958). Deux autres domaines sont très remarquables : la vallée de l’Yili (blé de printemps, riz, tabac, coton, pommes) et le bassin de Tourfan, où la technique persane des kariz assure l’irrigation de plus de 11 000 ha consacrés au blé, au coton et surtout à une très riche production fruitière : abricots, melons, prunes, pêches, raisins, etc.