schizophrénie (suite)
Schizophrénie infantile
On a désigné ainsi un groupe de psychoses très diverses survenant entre le stade du nourrisson et celui de la puberté, ce qui exclut les schizophrénies de l’adolescent, rattachées à celles de l’adulte. Classiquement, la schizophrénie de l’enfant de la naissance à douze ans (environ) se définit comme une affection psychotique, non démentielle à l’origine, d’évolution spontanée chronique et progressive, caractérisée par une perte du contact avec la réalité, une perturbation massive des relations avec l’entourage, des manifestations spéciales de régression affective et intellectuelle, un comportement discordant. Si intenses que soient les troubles de la schizophrénie infantile, aucune lésion cérébrale organique évidente, aucun signe neurologique objectif ne les justifient, du moins dans l’état actuel de nos connaissances. De nombreux travaux ont mis en lumière le rôle des facteurs psychologiques dans leur genèse (en insistant sur les possibilités psychothérapiques qui en découlent), mais cela n’élimine en rien celui des facteurs organiques. Ces derniers tiennent sans doute à un équipement héréditaire ou génétique anormal du système nerveux, à des dysfonctionnements biochimiques encore inconnus.
On utilise plus volontiers actuellement le terme plus vaste de psychose infantile, dont on distingue deux types essentiels selon l’âge d’apparition des symptômes. Durant les cinq ou six premières années de la vie, il s’agit de désordres massifs avec absence plus ou moins complète de communication par le langage. Ces enfants, pourtant, ne sont ni débiles ni déments. Leur intelligence peut être vive et leurs gestes adroits. De six ans à la puberté dominent les idées délirantes et les discordances de l’affectivité et de la conduite. L’évolution, autrefois considérée comme sombre, vers un état démentiel, s’avère en fait très variable selon les cas, du moins sous traitement. Certaines formes aboutissent à une schizophrénie typique à l’adolescence. D’autres s’améliorent à l’âge adulte. Certaines se stabilisent à un niveau qui rappelle la débilité mentale simple. Quelques-uns de ces enfants peuvent s’adapter dans des domaines scolaires, puis professionnels très étroits.
G. R.
➙ Démence / Folie / Psychose.
P. Minkowski, la Schizophrénie. Psychopathologie des schizoïdes et des schizophrènes (Desclée De Brouwer, 1954). / J. Burstin, Désagrégation, régression et reconstruction dans la schizophrénie (Privat, Toulouse, 1963). / J. R. Smythies, Schizophrenia, Chemistry, Metabolism and Treatment (Springfield, Illinois, 1963). / L. Wolfson, le Schizo et les langues (Gallimard, 1970). / G. Heuyer, la Schizophrénie (P. U. F., 1974). / J. Broustra, les Schizophrènes (Delarge, 1975).