Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

asthme (suite)

Enfin, il faut signaler que, dans les états asthmatiques s’accompagnant d’expectoration purulente, une antibiothérapie polyvalente, à l’exclusion de la pénicilline, trop souvent « allergisante », doit être associée systématiquement et qu’en cas d’insuffisance cardiaque menaçante l’utilisation de diurétiques est salutaire. Quant à l’oxygénothérapie, elle est réservée aux crises avec cyanose importante. Le meilleur mode d’administration est discontinu sous masque.

Il reste à mentionner quelques petits moyens pratiques, souvent efficaces : l’isolement du milieu environnant, l’emploi de cigarettes à base de datura ou d’eucalyptol. Dans tous les cas, il faut éviter la morphine, les ganglioplégiques et les barbituriques, en raison des risques d’apnée que de telles thérapeutiques font courir au malade.

En dehors des accès, le traitement à visée étiologique s’impose. On peut schématiquement distinguer les désensibilisations spécifiques et les désensibilisations non spécifiques.

Les désensibilisations non spécifiques reposent depuis longtemps déjà sur l’autohémothérapie, associée aux injections d’hyposulfite de soude ou de magnésie, ou encore de solution de peptone de caséine. Le but de cette méthode est de provoquer des petits chocs, qui semblent assez efficaces dans certaines formes d’asthmes juvéniles à dyspnée intermittente. Des tentatives d’administration de gammaglobulines ont été également entreprises.

Les désensibilisations spécifiques se sont multipliées ces dernières années. Il s’agit d’une méthode nécessitant une grande prudence dans le maniement des doses et l’espacement des injections. Cela étant, les résultats peuvent être remarquables pour certaines allergies (pollinoses), où, d’ailleurs, toute suppression de l’allergène en cause serait impossible. Mais, dans beaucoup d’autres cas, les résultats sont décevants, et il est préférable d’adopter des mesures prophylactiques telles que changement de literie, restrictions alimentaires, modifications des conditions de travail. Le traitement de la cause — ou des causes — consiste également à tenter de modifier le terrain si particulier de l’asthmatique : à côté de la prescription de sédatifs nervins, il est surtout indispensable d’établir des contacts confiants entre le médecin et le malade.

Le problème du maintien d’une corticothérapie au long cours se pose avec acuité dans certaines formes d’asthme, notamment dans l’asthme à dyspnée continue. Cette corticothérapie doit répondre aux besoins exacts du malade, besoins éminemment variables d’un sujet à l’autre. Elle doit être strictement surveillée. Sels de potassium, stéroïdes* anabolisants et régime modérément salé doivent être systématiquement adjoints. Les contre-indications habituelles de cette thérapeutique ne doivent, en aucun cas, être oubliées.

Que les corticoïdes soient utilisés ou non, le contexte clinique peut amener à prendre certaines mesures thérapeutiques particulières. Tels sont les cas d’asthme survenant lors de la grossesse, qui peuvent requérir, du moins au début, une cure brève de progestérone. Chez l’enfant, les séjours en altitude (collèges de montagne) constituent l’idéal en matière de traitement de fond, malheureusement non encore réalisable dans tous les cas. Aussi bien les cures thermales conservent-elles de l’intérêt (La Bourboule pour les enfants, Le Mont-Dore et Saint-Honoré-les-Bains pour les adultes), principalement dans les cas d’asthme non exsudatifs.

M. R.

 H. Junon, l’Asthme dans l’enfance (Masson, 1958). / R. Pautrizel et G. Cabanieu, l’Allergie dans l’asthme (Expansion scientifique française, 1958). / A. Jacquelin, l’Asthme (Éd. « Heures de France », 1959). / M. L. Hirt (sous la dir. de), Psychological and Allergic Aspects of Asthma (Springfield, Illinois, 1965). / J. M. Petit, Physiopathologie de la dyspnée chez l’asthmatique (Maloine, 1966). / B. N. Halpern et coll., Asthme (Hermann, 1969).

astrologie

À l’origine, étude de la correspondance présumée entre le mouvement apparent des astres et les phénomènes terrestres. Par extension, synthèse des correspondances universelles.



Qu’est-ce que l’astrologie ?

Au cours des siècles, l’homme a pris conscience de l’unité de l’Univers. « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». ont dit les Anciens. L’expérience physique contemporaine prouve que la loi de gravitation des astres est comparable à la loi de giration des composants de l’atome. Il est dès lors tentant de penser que la correspondance va plus loin encore. Ce ne sont pas seulement des mouvements symétriques et synchrones qui apparaissent à chaque instant en haut et en bas. L’image du ciel, stoppée à un instant particulier au-dessus d’un point du sol terrestre, n’est-elle pas, comme vue dans un miroir, la représentation de chaque être ou objet dont la vie indépendante commence ou se transforme au moment et au lieu considérés ? Peu importe le sens relatif des rotations perçues : seul compte le cliché saisi par l’objectif de l’esprit. C’est ainsi que s’exprime l’hypothèse astrologique.

Une question vient naturellement à l’esprit : dans le système qui nous englobe, quelle est la nature, quel est le rôle du temps ? Est-il une réalité physique qui vient justifier la sensation subjective de succession ? Est-il un facteur mathématique de caractère absolu ? La question est d’autant plus opportune que l’astrologie fait état d’éléments liés à un tel paramètre. Comment donner un sens aux mots passé, présent et futur ? Les travaux des physiciens nous ont appris que le temps n’est pas un « invariant ». Il se comporte comme une quatrième dimension épisodique de l’espace. Sans un repérage spatial peut-on parler d’un écoulement de particules successives ? Notre possibilité d’analyse n’intervient que dans la mesure où notre durée non dimensionnelle (l’Univers en expansion de notre vie intérieure) se confronte avec le volume de l’Univers extérieur, lui-même en expansion. Alors surgissent, de part et d’autre, des rythmes qui s’opposent ou s’exaltent, donnant naissance à une apparence de continuité numérique, cette donnée mobile étant relative au sens mathématique du mot : le mouvement du Temps n’a pas la même mesure pour deux observateurs en déplacement l’un par rapport à l’autre.