Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

recherche (suite)

C’est, au sein du Commissariat général au Plan, une commission de la recherche scientifique créée pour l’établissement des plans de modernisation et d’équipement. Son rôle est multiple : préparer les éléments d’une politique de recherche ; donner son avis sur les conditions de mise en œuvre des équipements ; dresser un programme d’expansion de la recherche technique et du développement industriel.


Les établissements chargés de la recherche

Ils sont de nature diverse.

• Les établissements de recherche, « établissements publics administratifs ». Ce sont : le C. N. R. S. ; l’Institut géographique national (I. G. N.) ; l’Institut national d’études démographiques (I. N. E. D.) ; l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (I. N. P. N. P. P.) ; l’Institut national de la recherche agronomique (I. N. R. A.) ; l’Institut national de recherche et de documentation pédagogiques (I. N. R. D. P.) ; l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (I. N. S. E. R. M.) ; l’Office français des techniques modernes d’éducation (O. F. T. M. E.) ; l’Office de la recherche scientifique et technique d’outre-mer (O. R. S. T. O. M.).

• Les « établissements publics industriels et commerciaux ». Ce sont : l’Agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) ; le Bureau de recherches géologiques et minières (B. R. G. M.) ; le Centre national d’études spatiales (C. N. E. S.) ; le Centre national pour l’exploitation des océans (CNEXO) ; le Commissariat à l’énergie atomique (C. E. A.) ; l’Institut national de recherche chimique appliquée (IRCHA) ; l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (O. N. E. R. A.).

• Les organismes qui relèvent d’un régime spécial. Ce sont : l’Institut de recherche d’informatique et d’automatique (I. R. I. A.), établissement public de caractère scientifique et technique, et l’Institut de recherche des transports (I. R. T.) ; ils suivent en fait pratiquement les règles de fonctionnement des établissements publics administratifs.

• Les universités. Elles sont qualifiées (loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 12 nov. 1968) « établissements publies à caractère scientifique et culturel ».

J. L.

➙ Innovation / Progrès technique.

 F. Auvray, Comment rentabiliser la recherche et le développement (Entreprise moderne d’éd., 1971). / M. Drancourt, la Recherche (France-Empire, 1971). / J. Ribéreau-Gayon, Problèmes de la recherche scientifique et technologique. Les hommes et les groupes (Dunod, 1972). / L’Organisation administrative de la recherche scientifique en France (la Documentation française, « Notes et études documentaires », 1972).

recherche opérationnelle

Méthode d’analyse scientifique orientée vers la recherche de la meilleure façon de prendre les décisions pour aboutir aux meilleurs résultats.


La recherche opérationnelle est utilisée dans les domaines industriels, commerciaux, scientifiques, administratifs, voire militaires, afin de rassembler les éléments permettant des prises de décisions non contestables ou comportant pour le moins les plus grandes probabilités de réussite. Il existe de très nombreux procédés permettant de mener une recherche opérationnelle. Ces procédés présentent cependant un certain nombre de caractères communs, notamment :
— la définition précise de l’objectif visé ;
— la captation des données, surtout si elles présentent un caractère aléatoire ;
— l’exploitation de ces données de manière à dégager une tendance, une formulation mathématique, une assimilation à une loi statistique considérée comme modèle ou encore un graphique directement exploitable ;
— l’utilisation des tendances, des modèles et des graphiques sur le plan de la décision, avec l’évaluation des erreurs possibles, voire probables.


Historique

De tout temps, l’homme s’est efforcé de relier entre eux les phénomènes présentant un caractère aléatoire, comme les pluies et les vents saisonniers, et leurs fréquences relatives, mais sans essayer véritablement de les définir mathématiquement. Il semble que les premières recherches véritablement opérationnelles soient l’œuvre du physicien allemand Carl Friedrich Gauss* lorsqu’il démontra, dans sa Théorie des erreurs, que les erreurs obéissaient à une loi générale et qu’il traduisit celle-ci sous une forme mathématique qui reste la base de nombreuses études statistiques. À la fin du xixe s., l’apparition des armes à feu à tube rayé conduisait les balisticiens de l’époque à définir la fourchette, élément de rectangle de dispersion d’un projectile utilisé pour le réglage de tir, les dispersions en portée ou en site se traduisant par des courbes de Gauss et se trouvant résumées dans des tables de tir. Pendant la Première Guerre mondiale, l’analyse des différentes tables de tir utilisées en artillerie amenait les stratèges à un élément de décision, celui de rapprocher les premières lignes de tranchées suffisamment près des positions ennemies pour éviter aux tirs d’artillerie de s’effectuer normalement. Depuis 1945, le développement de l’informatique* a permis une extension considérable de la recherche opérationnelle, les ordinateurs* allant parfois jusqu’à indiquer en clair la solution convenable.


Objectifs

Toute recherche opérationnelle est faite en fonction d’un objectif à atteindre. La réussite suppose une ou plusieurs décisions et l’existence de moyens suffisants. Une recherche opérationnelle bien conduite doit permettre de quantifier avec suffisamment de précision lesdits moyens et de s’assurer, du même coup, que les décisions sont prises à bon escient, même quand elles sont négatives. Parmi les objectifs les plus fréquents, on relève :
— sur le plan technique, la détermination de la durée et de la fiabilité des appareils, leur consommation en pièces de rechange, le processus optimal d’exploitation ou de production ;
— en matière commerciale, les études de marchés*, leurs variations saisonnières éventuelles ;
— dans le domaine scientifique, l’évolution de certaines espèces, à commencer par la taille des individus ou la durée moyenne de vie, et leur évolution possible dans le temps en fonction d’un environnement déterminé ;
— en matière administrative, l’intérêt de pousser tel ou tel contrôle et, dans l’affirmative, les limites à observer ;
— sur le plan militaire, le recensement des moyens nécessaires pour détruire un objectif déterminé ou le choix de l’objectif à détruire en priorité.