plomb (suite)
La géographie économique
Le plomb se prête très bien à la récupération ; aussi la part du métal obtenu de deuxième fusion est-elle importante dans la production de certains pays : elle représente 40 p. 100 de la production des États-Unis. Le prix élevé du métal, l’apparition de matériaux de substitution (en particulier pour tout ce qui touche à la tuyauterie) expliquent que la progression de la production soit plus modérée que celle de la plupart des autres métaux : elle a seulement un peu plus que doublé depuis l’avant-guerre.
La géographie de la production des minerais de plomb est caractérisée par le fait que le plomb est fréquemment associé à d’autres métaux, le zinc et surtout l’argent : il y a peu de sociétés minières qui soient spécialisées dans la seule production du plomb. Les réserves connues de métal s’élèvent à une cinquantaine de millions de tonnes, ce qui représente à peu près quinze ans de production. L’extraction est géographiquement très dispersée : elle est caractérisée par un groupe de quatre grands producteurs (Canada, États-Unis, U. R. S. S. et Australie), qui assurent plus de la moitié de la production mondiale, et par une quinzaine de producteurs moyens (en Amérique, Mexique et Pérou ; en Europe, Bulgarie, Yougoslavie, Allemagne fédérale. Pologne, Suède, Espagne et Irlande ; en Asie, Corée du Nord, Chine et Japon ; en Afrique, Namibie [Sud-Ouest africain] et Maroc). Le plomb ne donne pas lieu à un grand commerce international : les pays de l’Est se suffisent à eux-mêmes, comme les producteurs de l’Amérique du Nord. La production européenne est insuffisante, mais elle est loin d’être négligeable. L’Australie est le seul pays capable d’effectuer des ventes importantes. Il s’y ajoute celles des petits producteurs d’Amérique ou d’Afrique. Le raffinage du minerai se fait pour partie dans les régions productrices, pour partie dans les pays consommateurs. L’Australie, le Canada, le Pérou et les producteurs africains vendent des minerais à côté de plomb raffiné. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni alimentent une partie de leurs installations de raffinage par des importations. En France, le traitement métallurgique de première fusion est concentré dans l’usine de Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais ; celle-ci appartient à la Société minière et métallurgique de Peñarroya. Cette usine, une des plus importantes d’Europe, travaille à la fois pour Peñarroya et pour d’autres sociétés minières.
P. C.
➙ Alliage / Antifriction / Essence / Étain / Métallurgie / Soudage.
W. Hofman, Blei und Bleilegierungen (Berlin, 1941). / Lead in Modern Industry (New York, 1952). / R. Cazaud, le Frottement et l’usure des métaux ; les antifrictions (Dunod, 1955). / R. Gadeau, Métaux non ferreux (A. Colin, 1959).