Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Perses

Peuple de langue aryenne du sud-ouest de l’Iran, qui constitue la base de deux empires (achéménide, vie-ive s. av. J.-C. ; sassanide, iiie-viie s. apr. J.-C.) et qui finit par imposer sa culture à tout l’ensemble iranien.



Les origines

Les Perses ont probablement participé à la grande migration qui a traversé l’Iran septentrional d’est en ouest. Nous devinons pour la première fois leur existence quand les Assyriens attaquent, en 843, puis, bientôt, annexent le pays de Parsoua (au sud-ouest du lac Rezāye). La migration du peuple perse, qui a sans doute abandonné le Parsoua, se poursuit, et, dès 817, les Assyriens entrent en contact avec le Parsoumash (à l’est de Suse, dans les montagnes de l’Élam). Poussant ensuite vers le sud-est, les Perses vont occuper le Parsa (la Perside des Grecs, le Fārs actuel).


Les Achéménides (viie-ive s. av. J.-C.)

Depuis le début du viie s., le peuple perse est gouverné par la dynastie des Achéménides*, qui dépend tour à tour des souverains de l’Élam, de l’Assyrie et de la Médie. Elle se divise, vers 650, en deux branches ; de la branche aînée (rois de Parsoumash), qui détrône la cadette (rois de Parsa) au début du vie s., sort Cyrus II* (v. 556-530), qui libère son peuple en rejetant la domination mède et dont les conquêtes fondent l’Empire achéménide (v. 550-331).

Bien qu’ils aient reçu les éléments de la civilisation de l’Orient au contact des Élamites et des Mèdes, les Perses restent essentiellement des pasteurs et des paysans, tirant de médiocres ressources d’un pays à demi aride. Et la réussite des conquérants achéménides du vie s. s’explique en bonne partie par les qualités de ce petit peuple : non la foi ardente au zoroastrisme ou la valeur morale exceptionnelle, que bon nombre d’historiens lui ont prêtées, mais plutôt l’endurance née de sa pauvreté et l’attachement au roi que manifestent les nobles, qui entraînent au combat leurs dépendants ; après les conquêtes, ce sont les garnisons et les colonies de Perses, nombreuses à l’ouest de l’Iran, qui assurent la relative solidité de l’Empire.

Mais la noblesse perse, qui assume la grande majorité des hautes fonctions militaires et administratives, ne tarde pas à dégénérer sous l’effet du luxe auquel elle accède et des contacts accrus avec les vieilles civilisations du Proche-Orient. À partir du milieu du ve s., tandis que la vie du souverain est sans cesse menacée par les intrigues du palais et du harem, les satrapes perses donnent l’exemple de l’abus de pouvoir, de la corruption et de la révolte.

L’élan de la dynastie achéménide a été brisé par l’échec de la seconde guerre médique, quand Xerxès Ier*, dont les forces ont été vaincues sur mer (Salamine, 480) et sur terre (Platées, 479), renonce à conquérir la Grèce. Harcelé par les audacieuses cités helléniques, l’empire colossal est abattu par le roi de Macédoine : Alexandre* vainc trois fois l’armée perse (334, 333, 331) et pourchasse jusqu’à l’est de l’Iran le dernier Achéménide, Darios III, qui est assassiné par l’un de ses satrapes (330). Il châtie ensuite le meurtrier. Le Macédonien, en effet, se pose en successeur du vaincu et, dépassant les préjugés de son temps, entreprend la fusion des peuples et des civilisations et confie bon nombre de satrapies à des nobles perses honorablement ralliés à son camp.


La Perside, conservatoire des traditions

Le pays sacré des Achéménides, qui y avaient établi l’ensemble palatial de Persépolis, probablement pour célébrer la fête du Nouvel An, n’a pas oublié le sac et le massacre opérés dans la capitale lors du séjour d’Alexandre et ne se laisse guère entamer par l’hellénisation organisée par les Séleucides (dynastie macédonienne qui, depuis 301, entend gouverner tout le domaine conquis par Alexandre en Asie). La lignée perse des « Gouverneurs » du temple d’Anâhita (déesse des eaux iranienne, qui a reçu une place de choix dans la religion mazdéenne) à Staxr (ou Istakhr, à 5 km de Persépolis) s’émancipe peu à peu de la souveraineté des Séleucides. Mais, lorsque ses représentants commencent à prendre le titre royal (milieu du iie s. av. J.-C.), ils se trouvent, avec leur minuscule État, incorporés dans l’Empire parthe, dont la dynastie, les Arsacides*, a rejeté les rois macédoniens vers la côte méditerranéenne. Sous ces nouveaux souverains, venus de la steppe et se réclamant à la fois des traditions iraniennes et de l’hellénisme, la religion mazdéenne décline dans tout l’Iran.


De la Perside à la Perse

Mais, à Staxr, une restauration religieuse se produit, qui coïncide avec l’usurpation de la royauté par Pāpak, descendant de Sassan. Et c’est le fils de Pāpak, Ardachêr, qui, ayant conquis le reste de la Perside, puis vaincu et tué le dernier Arsacide (224 apr. J.-C.), fonde l’Empire sassanide (226-651) [v. Sassanides]. À cette époque, la culture perse s’étend à toutes les autres régions de l’Iran, qui adoptent le mazdéisme et comme langue le vieux perse. En contrepartie, la Perside perd sa position privilégiée. Alors qu’elle ne dépendait que du roi sous les Achéménides, elle est administrée par un chef de marche sous les Sassanides. Les maîtres de l’Iran persisé vont résider dans d’autres provinces, tandis que les vieilles villes de la Perside tombent en ruine et que ses anciens rois entrent dans la légende.

G. L.

➙ Achéménides / Iran / Sassanides.

Pershing (John Joseph)

Général américain (Laclede, Missouri, 1860 - Washington 1948).


Après avoir hésité longtemps entre le professorat et la carrière des armes, il n’entre à West Point qu’à vingt-cinq ans. Sorti dans la cavalerie, il prend d’abord part à de nombreuses campagnes contre les Indiens Apaches de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, puis du Dakota. Premier lieutenant en 1892, il est de 1891 à 1895 instructeur à l’université du Nebraska, où il passe sa licence en droit. Il se bat ensuite à Cuba durant la guerre hispano-américaine de 1898 et participe de 1900 à 1903 à la pacification des Philippines. Observateur attaché au grand quartier japonais pendant la guerre russo-japonaise (1904-05), il était encore capitaine à quarante-quatre ans, mais, s’imposant à ses camarades comme à ses supérieurs, il connaît alors un brillant avancement. Brigadier général en 1906, il repart pour les Philippines, où il brisera en 1913 la révolte des Moros à Mindanao, dont il est nommé gouverneur. Rentré aux États-Unis, il est mis en 1916 à la tête de l’expédition punitive chargée de poursuivre au Mexique Pancho Villa, dont les bandes ravageaient la frontière américaine.