Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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parasitisme (suite)

Exemples de parasitisme dû à des Bactéries ou à des Virus

Les Bactéries sont responsables de diverses pourritures, de tumeurs et de flétrissements : la gale de la Pomme de terre, qui se manifeste par l’apparition de granulations sur l’épiderme des tubercules ; la pourriture molle de la Carotte ; le feu sauvage du Tabac ; les crowngall des arbres fruitiers.

Des Virus peuvent s’installer à l’intérieur du cytoplasme végétal, y vivre et s’y multiplier en provoquant des transformations telles que l’absence de pigments (chlorophylle ou anthocyanes) dans les zones infestées, donnant alors aux feuilles un aspect en mosaïque particulier (Tabac, Pomme de terre, fleurs de Tulipe). Parfois on assiste à la formation de zones nécrosées. La croissance des plantes parasitées est réduite, les feuilles se déforment, des galles apparaissent (Canne à sucre) et il y a déformation des tubercules (Pomme de terre). Les Virus gagnent peu à peu toute la plante, alors que les Champignons restent plus localisés autour du point d’inoculation. Le parasite intracellulaire se répand régulièrement de cellule à cellule. Quelques plantes peuvent même porter plusieurs espèces de Virus en même temps.

Ces maladies ont été surtout étudiées chez les plantes de grande culture, telles que la Pomme de terre (on en connaît plusieurs) le Tabac, la Tomate, la Betterave, les Fraisiers et les plantes ornementales...


Différents degrés dans le parasitisme

Certains êtres ne font que prélever très peu de chose sur leur hôte ; ainsi, des botanistes considèrent les épiphytes, les lianes comme des parasites de lumière et de place. Il s’agit évidemment là de la forme la plus bénigne du parasitisme.

Des végétaux comme le Gui possèdent de la chlorophylle et sont donc capables de synthétiser eux-mêmes leur substance organique à partir du gaz carbonique de l’air ; ils ne prennent à leur hôte que l’eau et les sels minéraux.

D’autres parasites, dépourvus de chlorophylle (Orobanche, Champignon), se procurent obligatoirement aussi les produits de la photosynthèse et établissent des contacts avec les tubes criblés de leur hôte. Leur reproduction se fait à l’extérieur.

Enfin, les Virus, logés en entier dans les cellules de leurs victimes, y prélèvent toute la nourriture, s’y abritent et s’y reproduisent ; c’est le cas de parasitisme le plus complet.


Modifications morphologiques de la plante parasite

Les végétaux parasites n’ont plus de racines normales ; celles-ci, transformées en suçoirs, ont perdu leur forme et leur fonction normale (Gui, Orobanche...). Beaucoup ne sont plus capables de former de chlorophylle et, de couleur blanche ou jaune, portent des fleurs vivement colorées (Orobanche, Lathraea...). D’autres poussent encore plus loin l’adaptation à ce mode de vie en n’ayant plus d’appareil végétatif visible de l’extérieur ; très déformé, celui-ci est inclus dans les tissus de l’hôte. C’est le cas de Cytinus hypocistis, que l’on trouve sur les racines des Cistes ; seules les fleurs apparaissent au moment de la reproduction. Il en est de même chez le Rafflesia, dont l’appareil végétatif, à l’intérieur des racines ou des tiges de son hôte, ressemble à un thalle ; les fleurs, énormes (près de 1 m), dégageant une forte odeur de pourriture, s’épanouissent au moment de la reproduction et permettent seules de classer ce végétal parmi les Angiospermes.

On remarque que, si l’appareil végétatif régresse, l’appareil reproducteur, par contre, s’amplifie, permettant ainsi de compenser les difficultés qu’a la plante à se multiplier et à rencontrer l’hôte convenable. Dans beaucoup de cas, en effet, il y a une spécificité étroite entre l’hôte et le parasite, si bien que très peu de germinations ont des chances de donner un nouvel individu capable de se développer.


Modifications observées chez les plantes parasitées

Outre l’affaiblissement général de l’individu, la formation de galles, de taches, l’épaississement de l’organe parasité (branches de Pommier portant du Gui, radicelles transformées en nodosités, augmentation de la taille des fleurs de Moutarde porteuse d’une rouille), on remarque souvent une castration due à la présence du parasite : ainsi chez un Séneçon envahi par une rouille, chez le Seigle dont l’« ergot » occupe l’emplacement normal de la graine, chez le Lychnis dioica, les étamines sont également parfois envahies par les spores d’une Urédinée. De nombreux autres cas de ce type sont connus.

J.-M. T. et F. T.

 J. Feytaud, la Pomme de terre (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1949). / P. Bondoux, J. Bulit, H. Darpoux, J. Flekinger et coll., les Champignons parasites des arbres fruitiers à pépins (Ponsot, 1966). / P. Bondoux, J. Grente, C. Grosclaude et P. Joly, les Champignons parasites des arbres fruitiers à noyau (Ponsot, 1969).


Les parasitoses des animaux domestiques

Le parasitisme, qu’il soit d’origine animale ou d’origine végétale, détermine chez l’animal domestique des manifestations morbides de caractères variés. Mammifères et Oiseaux peuvent héberger un grand nombre d’espèces parasites. Toutefois, la fréquence et l’importance des parasitoses sont inégales.

• Les protozooses sont représentées par : les coccidioses, qui frappent surtout les Galliformes, les Rongeurs et les Ruminants ; les piroplasmoses, qui affectent la plupart des Mammifères ; les trypanosomoses, très redoutées chez les grands Mammifères dans les régions tropicales. D’autres infections d’évolution grave sont plus spécifiques (leishmaniose du Chien, histomonose du Dindon, trychomonose des Columbiformes, par exemple).

• Les helminthoses comportent : les nématodoses, très nombreuses ; les strongyloses, fréquentes chez tous les animaux, mais surtout chez les herbivores ; les ascaridoses, et les trichuridoses, qui sévissent à l’état enzootique ; les spiruroses et les filarioses, qui affectent de nombreuses espèces domestiques sous les climats chauds ; les cestodoses, larvaires comme les cysticercoses, les cénuroses (ou cœnuroses), l’échinococcose des herbivores, ou imaginales comme le téniasis des Carnivores ou la moniéziose des Ruminants ; les trématodoses, fréquentes et variées en zones tropicales (schistosomoses). Dans les régions tempérées, on retient surtout la fasciolose hépatique des herbivores et, plus secondairement, la dicrocœliose des Ovins.

• Les acarioses sont représentées par les gales, dues à plusieurs espèces et qui atteignent la plupart des Oiseaux et des Mammifères domestiques, et l’acariose ixodidienne, très répandue sur le bétail, notamment dans les zones semi-arides.

• Les entomoses, les phtirioses, et les pulicoses méritent attention ; les myiases, dues à des larves de Diptères obligatoirement ou accidentellement parasites, affectent surtout les Ruminants ; l’hypodermose (ou maladie du varron) en est l’exemple classique.

• Les mycoses, dues à des Champignons, se développent nécessairement ou facultativement chez un hôte animal ; quelques-unes ont des conséquences appréciables, comme les teignes, affectant de nombreux Mammifères domestiques, la candidose et l’aspergillose, évoluant surtout chez certains Oiseaux.