Solignac

Commune de la Haute-Vienne, au sud de Limoges.

  • Population : 1 607 hab. (recensement de 2018)
  • Nom des habitants : Solignacois

Solignac possède une abbatiale à coupoles, de style roman périgourdin, construite pour l'essentiel dans le deuxième quart du xiie siècle et dédiée aux apôtres Pierre et Paul. Elle conserve également d'anciens bâtiments conventuels (xiiie-xviiie s.).

Histoire

La cité de saint Éloi

Solignac se développa autour d'un monastère fondé en 632 par saint Éloi avec l'aide de moines venus de Luxeuil, sur des terres du domaine royal données par Dagobert. La règle suivie était celle de Luxeuil, c'est à dire qu'elle était inspirée des prescriptions de saint Colomban et de saint Benoît. Par la suite, la règle bénédictine fut adoptée, comme dans tout le royaume. Aux xiie et xiiie siècles, forte de la protection royale et riche de ses reliques, l'abbaye contrôlait près de vingt églises paroissiales et possèdait des terres en Montagne limousine et dans le Bas Limousin (la Corrèze actuelle). Le bourg marchand, situé sur l'axe nord-sud qui relie Périgueux à Limoges, se développa hors des remparts qui ceinturaient le domaine abbatial.

L'abbaye divisée

Ruinée au xvie siècle par les guerres de Religion et les révoltes paysannes, l'abbaye se releva pendant la Contre-Réforme catholique, lorsqu'en 1619, l'abbé, suivant l'exemple de l'abbaye de Saint-Augustin à Limoges, fit appel à six moines de Saint-Maur qui restaurèrent la règle bénédictine. Mais ils se heurtèrent à l'hostilité des moines en place ; l'abbaye fut partagée et les mauristes se contentèrent d'une petite chapelle jusqu'à ce que la mort emporte les opposants. Remise en état, l'abbatiale retrouva sa fonction en 1635. Cent ans plus tard, le cloître et les bâtiments conventuels furent entièrement reconstruits.

D'avatars en renaissances

L'abbaye, qui comptait encore quatorze moines à la Révolution, connut ensuite bien des vicissitudes. Pensionnat de jeunes filles sous l'Empire, elle fut convertie en fabrique de porcelaine sous Louis XVIII, et ce, jusqu'à la crise des années 1930. Les normaliens d'Obernai (Bas-Rhin) y trouvèrent refuge de 1939 à 1945. Avec les oblats de Marie qui en prirent possession en 1946, les bâtiments retrouvèrent leur vocation spirituelle, d'abord comme séminaire, ensuite comme lieu de retraite.