Saltaire

Bourg du Royaume-Uni (West Yorkshire, Angleterre), sur l'Aire.

  • Population : 3 000 hab.

Saltaire, qui a été inscrit en 2001 par l'Unesco sur la Liste du patrimoine mondial, au titre du patrimoine industriel du Royaume-Uni, remarquable par « ses fabriques de textiles, ses édifices publics et ses logements ouvriers […] bâtis dans un style harmonieux, d'une grande qualité architecturale », ainsi que l'indique l'organisation culturelle internationale. Le site classé par l'Unesco couvre 20 ha.

Histoire du site

Saltaire fut créé de toutes pièces à partir de 1851 par Titus Salt (1803-1876), un industriel du textile de la ville voisine de Bradford. Salt, qui avait été élu maire de Bradford en 1848, était animé par des préoccupations philanthropiques et désirait améliorer les conditions de vie des habitants de sa ville, victimes d'une industrialisation anarchique et menacés par la pollution émise par les nombreuses usines qui s'y étaient implantées. Les autres industriels de Bradford se montrant hostiles aux dépenses qu'il comptait engager dans le domaine social, Salt décida de déplacer sa propre entreprise en dehors de la ville. Il choisit un site proche de la rivière Aire, bien desservi par les moyens de transport (canal de Leeds et Liverpool, chemin de fer du Midland) ; il accola son nom à celui de la rivière pour baptiser son implantation : Saltaire.

Il fit d'abord construire l'imposant bâtiment de la filature (Salts Mill) ; l'Aire fournissait l'eau nécessaire au dégraissage de la laine, et l'usine fonctionnait à la vapeur. Puis il organisa tout autour les logements pour ses ouvriers : 900 maisons avec des jardins attenants, ainsi que des espaces (jardin public) et édifices publics (hôpital, école, bibliothèque, chapelle, hospices…). Saltaire, dessinée par l'ingénieur William Fairbairn (1789-1874) et édifiée par les architectes Henry Lockwood (1811-1878) et Richard Mawson (1834-1904), fut achevée en 1876. L'ensemble constitue un témoignage d'une forme de capitalisme cherchant à pallier les inconvénients qu'entraînait alors la révolution industrielle sur la santé publique, dans une optique à la fois éclairée et paternaliste.

La production textile a cessé à Saltaire en 1986. Depuis, la ville tend à devenir un centre culturel et touristique. L'ancienne usine, qui a été divisée, est désormais occupée par des galeries d'art, des magasins, des restaurants et des bureaux abritant les activités de sociétés tournées vers les nouvelles technologies.