tortue géante

Tortue géante
Tortue géante

Avant l'arrivée de l'homme, les tortues géantes des Galápagos se comptaient par dizaines de milliers, conséquence probable de leur présence très ancienne sur ces îles. Cependant leur arrivée sur l'archipel, qui n'a jamais été rattaché au continent sud-américain, reste empreinte de mystère pour les scientifiques.

Introduction

Toutes les tortues, qu'elles soient marines ou terrestres, appartiennent à l'ordre très homogène des chéloniens.

Les tortues seraient apparus à la fin de l'ère primaire (ou paléozoïque), au permien, il y a environ 290 à 250 millions d'années. On n'a toutefois pas retrouvé de fossile de cette époque. Les premiers fossiles connus remontent au trias supérieur, il y a environ 210 millions d'années ; ils appartiennent essentiellement au genre Proganochelys. Ces reptiles sont anatomiquement très proches des tortues actuelles, mais ils possèdent une assez longue queue et des dents palatines, et sont incapables de rentrer la tête sous la carapace.

Au début du crétacé, il y a environ 140 millions d'années, débute vraiment la diversification des tortues. Deux grandes lignées de tortues, dont aucune n'a plus de dents et qui peuvent toutes rétracter leur tête sous leur carapace, se différencient : les pleurodiles, qui replient leur cou latéralement, et les cryptodires, dont la tête se rétracte vers l'arrière, suivant l'axe du cou. Parmi ces dernières, certaines espèces s'adaptent au milieu marin.

Les actuelles tortues géantes des Galápagos seraient des descendantes directes des baénidés d'Amérique du Nord, une famille de tortues cryptodires apparue au crétacé inférieur, vers − 140 millions d'années..  Ce sont, avec les tortues géantes des Seychelles, les plus grands des chéloniens. Aujourd'hui encore, les scientifiques se demandent comment elles sont arrivées sur l'archipel, car celui-ci n'a jamais été rattaché au continent, mais provient d'un plateau basaltique immergé par 1 250 m de fond, à partir duquel des volcans ont émergé, apparaissant d'est en ouest, formant les différentes îles. Peut-être les tortues des Galápagos descendent-elles de tortues continentales ayant flotté sur l'océan et survécu jusque-là. De tels exemples de peuplement d'îles par des espèces animales ne manquent pas.

Sur chacune des îles, les tortues ont évolué séparément, développant de légères particularités morphologiques et constituant des sous-espèces différentes. À l'époque de la marine à voile, ces géantes ont été une source de viande fraîche inespérée pour les bateaux qui relâchaient dans les parages. De véritables massacres ont décimé les populations. Sur certaines îles, les tortues ont disparu, et seules sept îles des Galápagos abritent encore des tortues géantes. Selon certains auteurs, les différentes tortues géantes des Galápagos ne sont pas des sous-espèces d'une espèce unique, mais des espèces à part entière.

La vie des tortues géantes

Une vie tranquille soumise au climat

Durant la majeure partie de l'année, les tortues terrestres des Galápagos vivent sur les hautes terres humides ou sur les flancs des volcans où la température de l'air descend parfois, la nuit, jusqu'à − 10 °C. De temps en temps, elles migrent vers les terres basses pour des périodes plus ou moins longues. Sur certaines îles, les populations de tortues descendent sur ces terres plus chaudes pour toute la saison des pluies, ne remontant vers les hautes terres que lorsque le temps change et devient très sec.

Le comportement de ces animaux est encore mal connu, mais, quel que soit l'endroit et pendant les migrations, ces tortues géantes vivent en groupes de taille variable, pouvant atteindre de 20 à 30 animaux de tous âges. Pourtant, ces groupes n'ont apparemment aucune cohésion sociale, chaque tortue semblant agir sans tenir compte des autres, sans communiquer d'aucune façon avec ses voisines. Le seul langage observé consiste en des mouvements rituels de tête entre mâles rivaux pendant la période de reproduction.

Les tortues sont diurnes. Tout le jour, elles explorent la végétation qui les entoure, marchant d'un pas lourd, dressées sur leurs pattes. Elles se déplacent tranquillement le long des sentiers que des générations de tortues ont ouverts avant elles, s'arrêtant parfois pour manger, se baigner ou se reposer. Elles peuvent ainsi parcourir 13 km en trois jours. Lorsqu'elles se reposent, à l'air libre ou au bord de l'eau, elles s'appuient sur leur plastron (partie ventrale de la carapace), ne rentrant que le haut de leurs pattes.

Réponse au danger

Réponse au danger



Leur carapace est le seul recours des tortues géantes lorsqu'elles sont effrayées. Immédiatement, elles s'immobilisent et posent la partie ventrale de leur carapace, ou plastron, sur le sol. Elles replient leur long cou, rentrant complètement la tête, puis les pattes. À l'avant, les avant-bras ferment totalement l'ouverture et isolent la tête de l'extérieur. À l'arrière, ce sont les soles des pieds qui ferment l'ouverture, protégeant la courte queue de l'animal.

Des nuits si possible dans l'eau

La nuit, pour dormir, les tortues s'abritent dans des gîtes sommaires, simples trous qu'elles se sont creusés dans la terre meuble avec l'avant de leur carapace, ou s'enfoncent simplement dans la végétation, leur carapace leur servant de bouclier protecteur. Mais, dès que l'occasion se présente, elles préfèrent s'immerger dans l'eau boueuse d'une mare ou d'un marécage, sans toutefois jamais perdre pied. Selon Mac Farland, le premier zoologiste à les avoir étudiées, ce comportement surtout nocturne leur permettrait de conserver une chaleur corporelle suffisante pour digérer les végétaux avalés dans la journée, les nuits étant plutôt froides sur les hautes terres des Galápagos. Pour le zoologiste américain Hendrickson, ce comportement aquatique faciliterait aussi leur respiration.

Des kilos de verdure et beaucoup d'eau

Étirant son long cou vers les plantes hautes ou, au contraire, vers le sol en plaçant ses pattes à l'oblique, la tortue géante des Galápagos se saisit de pratiquement tous les végétaux, herbes, plantes ou arbustes, qu'elle rencontre. Elle recherche en particulier le mancenillier (Hippomane mancinella), dont elle raffole et qu'elle consomme en grandes quantités. Sa langue, très épaisse et charnue, l'aide à maintenir le végétal qu'elle convoite pour le découper avec son bec tranchant, puis pour le mâcher et le broyer avant de l'avaler.

La tortue géante des Galápagos doit beaucoup boire. Lorsqu'elle trouve à s'abreuver, elle ouvre à peine le bec, en trempe l'extrémité et aspire par succion le plus d'eau possible. Elle boit longtemps, stockant des litres d'eau dans son cou. Cette eau douce en réserve conserve une fraîcheur surprenante.

L'eau des cactus

La rareté de l'eau sur certaines îles est telle que les tortues qui y demeurent se désaltèrent presque uniquement du liquide que contiennent les raquettes charnues des opuntias (cactus raquettes). Ces cactus s'élèvent en un long tronc non comestible, pouvant atteindre 10 m de hauteur et d'où partent des ramifications et des feuilles en raquettes nombreuses qui retombent vers le sol. Les tortues n'ont qu'à tendre le cou pour s'en saisir et en savourer le jus.

Un bec puissant

Un bec puissant



Les mâchoires de la tortue ne comportent aucune dent. Chacune est formée d'un seul os arqué et gainé d'un bec corné à bords tranchants. C'est par un mouvement de va-et-vient qui fait glisser l'une sur l'autre les parties supérieure et inférieure du bec que s'effectue la mastication. Celle-ci est facilitée par les crêtes présentes sur les bords du bec des tortues qui ne mangent que des végétaux.

Des joutes bruyantes et impressionnantes

Il n'y a pas de saison particulière de reproduction chez les tortues des Galápagos. Lorsqu'un mâle est excité, il se déplace beaucoup et à plus vive allure qu'à l'ordinaire, tournant autour des femelles et les flairant afin de découvrir celle avec laquelle il pourrait s'accoupler. Contrairement aux tortues continentales, le mâle est toujours d'une taille supérieure à celle de la femelle.

Durant cette période de rut, il n'hésite pas à se mesurer à d'autres mâles dans des joutes – rarement dangereuses. Ne sont pour lui des rivaux potentiels que les mâles de sa taille. Quand il en rencontre un, il lui fait face, et les deux animaux commencent à balancer latéralement le cou et la tête en des mouvements saccadés. Ils ne prolongent cet affrontement que si ces mouvements respectent un rituel extrêmement précis.

Commence alors le combat qui n'est pas sans rappeler les tournois médiévaux. Tête dressée, les deux tortues soufflent bruyamment, cherchant à atteindre le dessus de la tête de l'autre pour le mordre. Si l'une des deux tourne le dos, son adversaire tente de lui saisir une patte avec son bec. Parfois, les deux animaux se jettent à l'assaut l'un de l'autre, tête rentrée ; leurs carapaces se heurtent avec violence par l'avant.

Dans la plupart de ces joutes spectaculaires, les coups amorcés sont souvent inachevés, et chacun des opposants semble chercher à intimider l'autre et à le faire fuir plutôt qu'à le combattre réellement.

Parfois, l'un des adversaires se fait bousculer si fort qu'il se retrouve sur le dos. Cette position est dangereuse pour lui, car les sangs vicié et oxygéné risquent de se mélanger, aussi joue-t-il énergiquement des pattes en balançant sa carapace bombée pour se retourner au plus vite. Mais il a perdu la bataille.

Celui qui s'avoue vaincu part tête basse, aussi vite que le lui permettent ses lourdes pattes.

L'accouplement

Une fois qu'il a identifié une partenaire possible, le mâle la tapote avec l'avant de sa carapace et essaie de l'empêcher de sortir la tête pour qu'elle ne fuie pas. Il immobilise alors la femelle de tout son poids en se hissant sur sa dossière par l'arrière. Le mâle ne maintient pas la partenaire avec les pattes.

Le plastron (partie ventrale de la carapace) du mâle est concave, ce qui aide l'animal à se tenir dans une position verticale périlleuse sur le dos bombé de la femelle. Le pénis sort du cloaque et est introduit dans les conduits génitaux de cette dernière. Pendant les « préliminaires » et l'accouplement, les mâles émettent des sons rauques très sonores, qui peuvent s'entendre d'assez loin.

Indépendantes dès leur naissance

La femelle descend, après l'accouplement, vers les terres basses, où le sol est limoneux. Sur les sites de ponte, toujours les mêmes, des fragments de coquilles d'œufs effritées se mélangent à la fine terre.

Pour creuser le nid qui recevra les œufs, la tortue choisit un endroit ensoleillé et se met à creuser la terre de ses pattes postérieures. Régulièrement, elle l'arrose de son urine pour faciliter son travail. Durant environ 5 heures, elle creuse ainsi, rejetant la boue extraite sur les côtés du puits. Lorsque celui-ci est terminé, il mesure de 17 à 30 cm de profondeur et de 20 à 25 cm de diamètre. Il accueille en moyenne 9 œufs sphériques d'environ 70 mm et pesant de 66 à 80 g.

Selon l'île où demeurent les tortues géantes, la ponte n'a pas lieu exactement à la même époque, et les femelles ne pondent pas le même nombre d'œufs. Sur l'île Pinzón, les femelles pondent de 2 à 8 œufs (soit une moyenne de 4,8) entre août et décembre, mais les habitantes du volcan Sierra Negra, sur l'île Isabela, pondent début novembre. De plus, sur Isabela, les œufs sont plutôt plus petits que sur les autres îles. Les tortues appartenant à la sous-espèce guntheri déposent de 8 à 17 œufs dans leur nid, en trois fois.

Pour boucher le puits une fois la ponte terminée, la tortue ramène la boue extraite d'un mouvement de va-et-vient du plastron et nivelle la surface. Vite asséché et durci par le soleil, ce tampon de boue a la consistance d'une brique et va protéger les œufs de la déshydratation, des prédateurs mais aussi des tentatives d'autres tortues pour pondre au même endroit. L'incubation est généralement de deux mois et demi à trois mois, mais il arrive qu'elle dure 8 mois si les conditions climatiques ne sont pas favorables. Ce sont sans doute les pluies qui détrempent le tampon dur qui permettent aux jeunes tortues de sortir du nid : les pontes seraient plus nombreuses les années pluvieuses ou chez les espèces ayant accès à des sites de ponte constamment humides.

À leur naissance, les futures tortues géantes sont minuscules et, souvent, entièrement noires. Elles ne pèsent en moyenne que 90 g ! Sans contact avec les adultes, elles doivent subvenir seules à leurs besoins et retrouver sans aide les terres hautes où vivent leurs congénères.

Pour tout savoir sur les tortues géantes

Tortue géante des Galápagos (Geochelone nigra)

La grande particularité des tortues est leur carapace, sorte de boîte osseuse qui protège tout le corps de l'animal. Elle est formée de plaques plates juxtaposées et soudées les unes aux autres et se divise en trois parties. Chez les tortues géantes des Galápagos, la dossière, ou partie dorsale, est très bombée et relevée dans la région de la nuque. Le plastron, ou partie ventrale, est plat chez la femelle et concave chez le mâle, pour faciliter l'accouplement. Enfin, le pont relie la dossière au plastron de chaque côté de la carapace. Par-dessus cette boîte osseuse et soudées à elle, des plaques cornées en kératine forment des sortes d'écaillés qui peuvent se détacher individuellement.

Plastron et dossière ne se rejoignent ni à l'avant ni à l'arrière, seuls endroits où la carapace est ouverte pour laisser passer la tête, le long cou et les pattes antérieures d'une part, les pattes postérieures et la queue assez courte et arrondie d'autre part. Ces parties du corps sont les seules à être couvertes d'une peau épaisse, soudée à la carapace et d'aspect écailleux. Cependant il ne s'agit pas d'écailles mais de replis de peau. Durcie par endroits, elle présente des aspérités, comme à l'avant des pattes.

La partie interne de la colonne vertébrale et les côtes de l'animal sont soudées à la carapace. Extérieurement, la colonne vertébrale se prolonge à l'arrière par la queue et à l'avant par un long cou que l'animal peut rentrer.

La tête porte les organes des sens. Au-dessus du bec tranchant s'ouvrent les deux narines de la tortue, qui a un odorat très développé. Les yeux sont en position latérale et permettent à l'animal une vision limitée. Il n'existe pas de conduit auditif externe, la zone du tympan étant apparente grâce à une écaille plus ronde que les autres. Des expériences récentes ont déterminé que les tortues géantes captaient les vibrations transmises par l'air et que leur acuité auditive était comparable à celle des chats.

Les tortues géantes peuvent rétracter leurs membres et leur tête sous leur carapace, mais cette protection semble avoir un rôle secondaire. En revanche, la carapace s'est adaptée au milieu des diverses îles des Galápagos où vivent ces tortues.

Le poids de ces grandes tortues terrestres dépasse souvent 200 kg et leur croissance, très rapide, est continue durant toute leur vie. Ces tortues terrestres géantes sont réputées pour leur longévité. Le record est détenu par une femelle de la sous-espèce porteri, baptisée Harriet, gardée en captivité d'abord à Londres puis en Australie : des analyses génétiques ont montré en 2005 qu'elle avait environ 175 ans ; décédée en  2006, elle était donc probablement âgée de 176 ans ! La légende veut que Harriet (appelée Harry pendant un bon siècle, avant que l'on ne se rende compte qu'il s'agissait d'une femelle) ait été rapportée à Londres par Charles Darwin lui-même. Cependant,  des historiens réfutent la véracité de cette anecdote, car Charles Darwin ne se serait pas rendu sur l'île Santa Cruz, où vivent les tortues porteri.

          

TORTUE GÉANTE DES GALÁPAGOS

Nom (genre, espèce) :

Geochelone nigra(syn. : Geochelone elephantopus, Chelonoidis nigra, Testudo elephantopus)

Famille :

Testudinidés

Ordre :

Chéloniens

Classe :

Reptiles

Identification :

Haute carapace très bombée ; long cou et long museau

Taille :

La plus grande des tortues terrestres ; peut atteindre une longueur de 122 cm

Poids :

Certaines tortues dépassent 200 kg

Répartition :

Archipel des Galápagos (11 sous-espèces actuelles)

Habitat :

Pentes des volcans, hautes terres

Régime alimentaire :

À peu près tous les végétaux rencontrés, beaucoup de cactus

Saison de ponte :

De juillet à octobre

Nombre d'œufs :

De 2 à 17

Temps d'incubation des œufs :

De 3 à 8 mois

Longévité :

Plus de 100 ans ; record connu : environ 176 ans (femelle baptisée Harriet)

Effectifs :

Environ 15 000 individus pour l'ensemble des sous-espèces de l'archipel

Statut :

Statut U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature) : vulnérable pour l'espèce dans son ensemble (plusieurs sous-espèces sont dans une situation critique). Figure en Annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction). L'archipel des Galápagos a été déclaré parc national en 1959. Production de jeunes en incubation artificielle à la Fondation Charles-Darwin

Remarque :

Les différentes sous-espèces de Geochelone nigra sont élevées par certains auteurs au rang d'espèces à part entière

 

Signes particuliers

Tête

De face, elle paraît triangulaire avec son bec pointu. De profil, elle présente un aspect particulier avec les narines et les yeux alignés, l'absence de conduit auditif externe et l'arrière du crâne bombé.

Peau du cou

Comme toutes les parties externes du corps de la tortue, le cou est couvert d'une peau épaisse et résistante mais néanmoins très souple, puisque l'animal est capable de rentrer entièrement le cou sous la carapace pour se protéger ou se reposer. L'aspect écailleux de cette peau est dû aux nombreux replis, niches de choix pour tous les parasites.

Écailles

La partie osseuse de la dossière est recouverte de grandes écailles juxtaposées, mais qui pourraient être dissociées individuellement. Ces plaques en kératine, de forme grossièrement rectangulaire, grandissent en périphérie tout au long de la vie de l'animal. Les stries qui les marquent indiquent cette croissance, mais ne peuvent permettre de connaître l'âge de l'animal, la croissance étant fonction des conditions climatiques favorables du milieu plutôt que de l'âge de l'animal.

Un climat sec et froid ralentit certainement la croissance de la tortue, dont le métabolisme réclame un climat humide.

Adaptation des carapaces

Une carapace massive permet à la tortue d'accumuler des réserves lorsque la végétation est pauvre, mais aussi d'offrir une protection contre les trop grands écarts de température. Lorsque la végétation est luxuriante, au contraire, la carapace diminue de volume, devenant plus basse et moins large. Dans les zones accidentées, elle est plus légère et son plastron est réduit, autorisant plus d'agilité. Pour mieux progresser dans un environnement touffu, aux obstacles nombreux, la carapace devient étroite. À Pinzon par exemple, où il y a surpopulation, on assiste à une miniaturisation. Enfin, lorsque la nourriture doit être recherchée en hauteur, on assiste à une modification en « selle » ou en « niche de chien » du bord antérieur de la dossière et à un allongement significatif du cou.

Les autres « tortues géantes »

Les tortues terrestres sont regroupées dans la famille des testudinidés. On reconnaît actuellement environ une douzaine de genres différents, la plupart représentés dans les régions tropicales. Mais seules 7 espèces (en incluant la tortue géante des Galápagos) sont de grande taille ; encore que les seules que l'on puisse qualifier de géantes soit la tortue des Galápagos et celle des Seychelles. La systématique de ces tortues ne fait pas l'unanimité parmi les auteurs. Si la plupart sont habituellement classées dans le genre Geochelone, des  systématiciens attribuent à certaines d'entre elles un autre nom de genre.

Tortue géante des Seychelles (Geochelone gigantea ou Dipsochelys elephantina)

La plus grande des tortues terrestres.

Identification : jusqu'à 130 cm de long ; carapace unie de couleur gris sombre à noir, très bombée et massive ; tête plutôt petite à région frontale « bulbeuse », nez long, deux longues écailles préfrontales ; deux bords tranchants du bec finement denticulés.

Répartition : zones herbeuses ouvertes avec arbres et buissons ou broussailles, et mangroves (forêts de palétuviers) marécageuses de l'atoll d'Aldabra, à 400 km au sud-ouest des Seychelles dans l'océan Indien.

Alimentation : végétaux nains divers, plantes herbacées, roseaux.

Effectifs, statut : effectifs estimés à 150 000 individus environ ; ne semblent pas en déclin. Toutefois, cette espèce est vulnérable de par la concentration de ses populations sur une seule île. Classée en 1991 en Annexe II de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction).

Tortue léopard (Geochelone pardalis)

Autrefois classée dans le genre Testudo.

Identification : les adultes les plus grands peuvent mesurer 60 cm de long et peser 30 kg environ. Carapace très bombée avec des marques noires ou en radiation ou bien en taches ; forme relevée des plaques marginales.

Répartition : savanes à végétation riche et abondante. De l'Éthiopie jusqu'à la Zambie et l'Angola pour la sous-espèce Geochelone pardalis babcocki ; Namibie depuis la région de Keetmanshoop jusqu'au littoral pour la sous-espèce Geochelone pardalis pardalis.

Alimentation : herbes, melons d'eau, haricots sauvages, chardons, fruits tombés des arbres.

Effectifs : inconnus précisément.

Statut : la sous-espèce namibienne est rare. L'espèce a été classée en Annexe II de la Cites en 1991.

Tortue sillonnée (Geochelone sulcata)

Parfois classée dans le genre Centrochelys.

Identification : elle mesure couramment une soixantaine de centimètres de long. Certains vieux individus peuvent atteindre 90 cm et peser plus de 100 kg. Carapace très caractéristique : de couleur ocre jaune à brunâtre ; très bombée mais déprimée dans la région dorsale ; plaques marquées de profonds sillons concentriques, d'où son nom. Sur les cuisses, éperons cornés coniques.

Répartition : régions arides sans points d'eau ni pluies fréquentes ; Afrique, depuis le sud du Sahara (Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Tchad) jusqu'en Éthiopie. Elle aurait disparu des îles du Cap-Vert.

Comportement : pendant les mois les plus chauds, elle s'abrite dans un long terrier qu'elle creuse avec ses pattes antérieures.

Alimentation : des herbes les plus sèches aux plantes et fruits les plus charnus. Elle boit beaucoup et souvent dès qu'elle en a la possibilité.

Statut : espèce menacée dans certaines régions ; statut « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l'U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature) ; inscrite en 1991 en Annexe II de la Cites.

Tortue denticulée (Geochelone denticulata ou chelonoidis denticulata)

Identification : taille moyenne adulte 40 cm ; exceptionnellement de 50 à 75 cm. Carapace de couleur unie, brun jaune à gris terreux ; plus de deux fois plus longue que haute, régulièrement bombée chez les femelles, plus plate avec l'arrière plus haut chez les mâles ; bords libres denticulés chez les jeunes (d'où le nom de l'espèce) ; tête et pattes gris jaune avec des plaques orangées sur la carapace.

Répartition : forêts ombrophiles même très humides ; Amérique du Sud : tout le bassin de l'Amazone et le massif des Guyanes jusqu'au sud du Venezuela et en Bolivie. L'espèce a été introduite dans de nombreuses îles des Caraïbes pour y être consommée.

Alimentation : omnivore avec une préférence pour les feuilles tendres, les fruits juteux et sucrés et les fleurs ; à l'occasion, mange insectes, souriceaux ou même charognes.

Statut : statut « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l'U.I.C.N., espèce protégée par la Cites où elle a été inscrite en Annexe II en 1991. Vente, achat et exportation de l'espèce sont ainsi interdits depuis plusieurs années en Guyane française.

Remarques : les Amérindiens élèvent l'espèce en captivité et consomment sa viande, utilisant les os pour la fabrication des pointes de leurs flèches.

Record : la carapace d'un mâle adulte en captivité au zoo de Manaus (Brésil) atteint 82 cm de long.

Tortue charbonnière (Geochelone carbonaria ou chelonoidis carbonaria)

Elle ressemble tant à la tortue denticulée que certains zoologistes les ont parfois confondues.

Identification : 25 cm de long en moyenne, peut parfois atteindre le double (exceptionnel). Carapace d'un noir soutenu, ornée d'auréoles jaune doré ou orange vif ; tête sombre tachée de jaune citron ou de rouge ; pattes ornées d'écailles vermillon à rouge rubis, mais parfois jaunes comme la tête.

Répartition : savanes inondées souvent plantées de palmiers ; Amérique du Sud, du nord du Brésil au nord de l'Argentine et à la Bolivie ; et également de la Guyane à Panamá en plusieurs zones ; introduite dans plusieurs îles des Caraïbes pour y être consommée.

Comportement : lors de grosses chaleurs, il lui arrive de rechercher l'humidité et la fraîcheur des marais ou des forêts.

Alimentation : feuilles, fruits tombés (dont ceux des palmiers), fleurs, invertébrés (larves d'insectes surtout).

Statut : indéterminé sur l'ensemble de son aire de répartition. Populations en nette régression en Guyane et au Surinam où l'espèce est très chassée avec des chiens spécialement dressés. Vente, achat et exportation interdits en Guyane française.

Tortue brune (Manouria emys)

Aussi appelée grande tortue d'Asie.

Identification : de 50 à 60 cm de long pour un poids de 25 à 30 kg ; carapace sombre, déprimée, très large ; énormes plaques imbriquées sur les avant-bras ; une paire de gros tubercules ou éperons sur la face interne des cuisses.

Répartition : forets humides du sud-est asiatique ; Assam, Birmanie, péninsule indonésienne, Sumatra, Bornéo.

Alimentation : omnivore.

Comportement : c'est la seule tortue connue qui protège son nid, restant à proximité, elle fait preuve d'agressivité. Elle recherche l'humidité et se baigne volontiers.

Statut : espèce protégée depuis 1991. Classée comme « en danger » sur la liste rouge des espèces menacées.

Deux sous-espèces : Manuria emys emys dans le sud de l'aire de répartition, et Manuria emys phayrei, plus au nord, à partir de la Thaïlande.

Autrefois cette tortue occupait tout le sud de la Chine ; elle est représentée sur un monument à Pékin.

Milieu naturel et écologie

C'est du nom espagnol des tortues d'eau, galápago, que provient celui de l'archipel des Galápagos. Ce groupe d'îles perdu dans le Pacifique, à quelque 950 km à l'ouest de l'Amérique du Sud, représente une superficie totale de 7 844 km2. Sept grandes îles, 23 îles de moyenne importance et 47 îlots ou rochers constituent l'archipel. La population totale de tortues géantes y représente environ 15 000 individus répartis sur 7 îles.

Sur chacune de ces îles, les tortues géantes se sont adaptées à l'environnement. Leur classification n'est pas définitive : certains auteurs considèrent qu'elles forment différentes sous-espèces au sein d'une espèce unique, Geochelone nigra – c'est le système appliqué par l' Union internationale pour la conservation de la nature (U.I.C.N.), et que nous avons choisi ici. Pour d'autres, il s'agit non de sous-espèces mais d'espèces à part entière, appartenant toutes au genre Geochelone. Le nom scientifique de ces tortues est ainsi différent selon le système adopté. Par exemple, la tortue du volcan Wolf est nommée Geochelone nigra becki si elle est considérée comme une sous-espèce, Geochelone becki si elle est vue comme une espèce. Il faut également noter que Geochelone nigra a plusieurs synonymes, plus rarement utilisés aujourd'hui : Geochelone elephantopus, Chelonoidis nigra et Testudo elephantopus.

Il existe à l'heure actuelle 11 sous-espèces – ou espèces – de tortues géantes dans l'archipel des Galápagos. D'autres ce sont éteintes ; on pense qu'il en existait jadis au moins 14. Les effectifs au moment de l'arrivée de l'homme sur l'archipel ont fait l'objet d'estimations. Selon la Fondation Charles-Darwin, 250 000 tortues, peut-être, peuplaient les différentes îles. On a aussi calculé que ce sont sans doute quelque 100 000 tortues qui ont été capturées et tuées pour leur viande depuis l'arrivée des premiers baleiniers.

Aujourd'hui, la prédation des jeunes tortues par les animaux domestiques introduits par l'homme (chats, chiens, porcs...) est un fléau que la présence de rats renforce. Les tortues géantes des Galápagos font l'objet de programmes de protection et de réintroduction depuis 1965.

Sept îles à tortues

Isabela est la plus grande des îles de l'archipel (120 km du nord au sud) ; elle a la forme d'un J à base épaisse. Les cinq volcans de l'île servent d'habitat à des sous-espèces spécifiques de tortues géantes. Trois sont vulnérables :

- Geochelone nigra becki (environ 2 000 individus) occupe le volcan Wolf, la plus haute montagne des Galápagos, tout au nord.

- Geochelone n. microphyes (500 à 1 000 individus) vit sur les pentes sud et ouest du volcan Darwin, également dans le nord de l'île. Ces tortues sont victimes de la prédation par les rats et les chats importés autrefois par l'homme sur l'île.

- eochelone n. vandenburghi occupe la caldera et le sud du volcan Alcedo, dans le centre de l'île.

Les deux autres sous-espèces de l'île Isabela sont en danger d'extinction. Il s'agit de :

- Geochelone n. vicina sur le volcan Cerro Azul, au sud-est de l'île.

- Geochelone n. guntheri (de 300 à 500 individus environ) occupe le volcan Cerro Negra. Elle a été scindée en deux groupes par les colons de l'île.

Séparées par des kilomètres de lave infranchissable, les trois populations les plus septentrionales n'ont aucun contact entre elles, mais il est possible que les deux populations les plus au sud se croisent dans les terres basses.

Sur l'île San Salvador, au nord-est d'Isabela, la population de Geochelone n. microphyes (vulnérable) migre de haut en bas du volcan toute l'année, alors que celle de Geochelone n. darwini (de 500 à 700 individus ; en danger) vit entre 250 et 700 m.

Sur l'île Pinzón, entre Isabela et Santa Cruz, Geochelone n. ducanensis (ou Geochelone n. ephippium) est considérée comme éteinte à l'état sauvage.

Sur Santa Cruz, les chiens domestiques et les cochons ont beaucoup décimé Geochelone n. porteri (ou Geochelone n. nigrita). Pour faciliter la repopulation de l'île, qui ne compte plus que de 2 000 à 3 000 tortues, l'incubation des œufs se fait à la Station de recherches Charles-Darwin.

Sur Española, l'île la plus méridionale, Geochelone n. hoodensis est en danger critique d'extinction. Les efforts de protection ont toutefois porté leurs fruits et permis un net rétablissement de la population : de 13 individus recensés en 1970, elle est passée à environ 1 000 tortues au milieu des années 2000.

Sur le versant sud de l'île de Pinta, tout à fait au nord de l'archipel, vivait autrefois une population de Geochelone n. abingdoni. Massacrée par les marins, elle a rapidement décliné. En 1958, l'introduction massive des chèvres, qui détruisirent la végétation, a probablement achevé l'extermination des tortues de cette île, dont aucun spécimen n'avait déjà plus été observé depuis 1906. Cependant, un individu unique a été découvert, en 1971. C'est aujourd'hui le seul représentant connu de cette sous-espèce, considérée comme éteinte à l'état sauvage. Il s'agit d'un mâle baptisé Lonesome George, dont l'âge est estimé (2007) entre 60 et 90 ans.

Sur l'île San Cristobal, la plus orientale des îles de l'archipel, Geochelone n. chathamensis a elle aussi été victime des activités et des importations humaines d'animaux exogènes : les ânes, qui détruisent les nids, et les chiens errants, qui tuent les jeunes. En 1964, quelques jeunes tortues ont été découvertes par hasard et, quelque temps après, on retrouvait une population d'adultes reproducteurs. Aujourd'hui, de 500 à 700 tortues vivent sur San Cristobal.

La régulation des populations

L'incroyable longévité des tortues et l'absence de prédation sur les animaux adultes depuis des dizaines d'années maintenant auraient dû entraîner naturellement la formation de populations très nombreuses, du moins sur certaines îles, s'il n'existait des facteurs naturels de régulation.

Le premier est alimentaire : une végétation dense entraîne une croissance de la population de tortues. En plus grand nombre, les animaux consomment alors plus globalement et moins individuellement, ce qui réduit leur taux de reproduction.

Selon Pritchard, le second facteur serait lié au petit nombre des zones de ponte. Les nids sont souvent exigus, car les terres basses sont composées en majeure partie de blocs de lave, et leur concentration y est telle que les femelles détruisent des pontes en creusant leur propre puits. Ces œufs écrasés signifient un moins grand nombre de jeunes dans la population.

Les tortues géantes et l'homme

Massacrées pour leur chair savoureuse

Lorsque les premiers baleiniers font relâche dans ces îles, les tortues forment une mer de carapaces sur le rivage. Il s'agit pour eux d'une ressource alimentaire abondante et facilement accessible, et ils déciment les populations. Éruptions, incendies, animaux domestiques introduits ont fait le reste. La fondation Charles-Darwin travaille à la sauvegarde des dernières tortues géantes.

Viande fraîche pour les baleiniers

La découverte de poteries précolombiennes atteste la très lointaine présence de l'homme sur l'archipel des Galápagos. Pourtant, ce n'est qu'en mars 1535 que l'évêque de Panamá, Tomas de Berlanga, témoigne de l'existence de ces îles. On connaît bien le rôle néfaste que les baleiniers ont plus tard sur les populations de tortues géantes, mais rien ne permet de dire que les premiers occupants des temps modernes ont massacré les tortues. En 1925, l'Anglais Townsend précise que, 200 ans avant l'arrivée des baleiniers dans ces régions, les chasseurs de phoques et les boucaniers tuaient des tortues pour se nourrir.

Chaque capture de tortue est scrupuleusement notée sur les journaux de bord des baleiniers, précisant le nom de l'île et la date de la prise. Ces bateaux, en grande majorité américains, relâchent dans l'archipel pour s'approvisionner en eau douce et en bois. Très vite, ils prennent l'habitude de charger en cale de grandes quantités de tortues vivantes, qui leur assurent une réserve de viande fraîche appréciable.

Les femelles sont les principales victimes de ces captures. En effet, seules les femelles capturées dans les basses terres sont assez petites pour être renversées sur la dossière, attachées à des rames et transportées par trois ou quatre hommes. Si l'animal s'avère trop lourd, il est dépecé et sa chair consommée sur place. Un certain Porter écrit, en 1812, que, sur les 14 tonnes de tortues montées à bord de son bateau (en une seule escale !), seuls 3 animaux sont des mâles.

D'après les registres, Townsend a calculé qu'en 189 voyages, entre 1831 et 1868, ce sont 13 013 tortues qui ont ainsi été prélevées ; lors d'un voyage en 1834, le baleinier Moss a pris en une fois 350 tortues sur l'île Charles (Floreana) – la sous-espèce de cette île, Geochelone nigra galapagoensis, est aujourd'hui éteinte.

Dès 1832, des colons équatoriens s'installent sur certaines îles et aident les baleiniers à massacrer les tortues.

Les plus récentes prédations directes et importantes réalisées par l'homme semblent avoir été celles des scientifiques. En 1905, 250 tortues sont prises pour l'Académie des sciences de Californie. En 1928, ce sont 180 tortues qui sont capturées pour la Société zoologique de New York... dans le but de les sauver !

Aujourd'hui, bien que les tortues géantes des Galápagos soient strictement protégées, il existe un certain braconnage. L'association Galapagos Conservancy estime qu'au moins 120 tortues ont été ainsi tuées entre 1990 et le début des années 2000.

La fondation Charles-Darwin

La fondation Charles-Darwin, ainsi nommé en l'honneur du naturaliste Charles Darwin qui séjourna dans cet archipel lors de son tour du monde et en étudia les espèces (en tirant du matériel pour sa théorie de l'évolution), est une station de recherches et de protection des écosystèmes des Galápagos. Elle a été fondée en 1959, année de la création du Parc national des Galápagos, sous l'égide de l'Unesco  et de l'U.I.C.N., et grâce au travail du professeur Victor Van Straelen. Par un accord signé avec le gouvernement de l'Équateur, dont dépend l'archipel, la fondation est autorisée à s'implanter à Santa Cruz, où elle protège les tortues et leurs pontes. Le texte de l'accord précise que la station est chargée de gérer les zones protégées de l'archipel qui ont le statut de parc national et qu'elle est également autorisée à éradiquer les animaux introduits (chèvres, chats, chiens, porcs, ânes, rats) qui détruisent les nids de tortues et les jeunes. De son côté, le gouvernement s'engage à faciliter le fonctionnement de la station.

Auparavant appelée Charles Darwin Foundation Inc., bien qu'elle ne soit pas liée à la précédente – autrement que par des actions de partenariats –, l'organisation privée Galapagos Conservancy travaille elle aussi à la protection des tortues, ainsi qu'à celle de l'ensemble des écosystèmes des Galapagos, en relation avec la Fondation Charles-Darwin et le Parc national des Galápagos.

L'unique tortue de l'île Fernandina

En 1906, l'explorateur Rollo Beck trouve sur l'île Fernandina une unique tortue. Ce spécimen est décrit et nommé sous-espèce phantastica.

Selon une hypothèse plausible, ce vieux mâle aurait été l'unique survivant de toute une population qui aurait vécu dans cette île. Celle-ci aurait été anéantie par une éruption volcanique, les animaux n'ayant pas survécu aux coulées de lave et à la chaleur dégagée. Ceci expliquerait qu'aucun livre de bord de baleinier ne mentionne cette île à propos des tortues.

La sous-espèce Geochelone nigra phantastica est aujourd'hui éteinte.