rite
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du latin ritus.
Philosophie Générale, Anthropologie
Pratique réglée, régulière, revêtant un caractère sacré ou symbolique.
Traditionnellement, on postule une homologie entre mythe et rite. Le mythe dirait sur le plan de la représentation ce que le rite signifierait sur le plan de l'action. Selon Lévi-Strauss la relation est plus complexe : « Le mythe et le rite ne se redoublent donc pas toujours ; en revanche on peut affirmer qu'ils se complètent dans des domaines qui offrent déjà un caractère complémentaire. La valeur signifiante du rituel semble cantonnée dans les instruments et dans les gestes : c'est un paralangage. Tandis que le mythe se manifeste comme métalangage : il fait un usage plein du discours mais en situant les oppositions signifiantes qui lui sont propres à un plus haut degré de complexité que celui requis par la langue quand elle fonctionne à des fins profanes »(1). Certains ont lu dans le rite la manière dont les hommes s'efforcent de maîtriser les aléas de la fortune, de conjurer une angoisse. Lévi-Strauss estime qu'une telle hypothèse confond causes et effets ; l'angoisse n'est pas première : « Ce qu'en définitive le rituel cherche à surmonter, n'est pas la résistance du monde à l'homme mais la résistance, à l'homme, de sa pensée »(2).
Le rite a également une fonction d'intégration sociale, il permet un échange émotif, en même temps qu'il légitime une orientation morale. En ce sens il déborde la sphère religieuse.
Elsa Rimboux
Notes bibliographiques
