pudeur

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


En allemand : Scham, « honte » et « pudeur ».

Psychanalyse

Défense se constituant dès la petite enfance par refoulement du voyeurisme-exhibitionnisme. Elle concerne les organes génitaux et l'excrémentiel. La pudeur dépend des cultures dans son expression.

Au sortir de la période de latence, la propreté, la pudeur, le dégoût, la pitié charitable, défenses par formation réactionnelle dont une des origines est biologique(1), se stabilisent en général. Le cas de l'exhibitionnisme montre, au contraire, une pulsion scopique non canalisée, qui envahit le champ de la libido(2).

Processus de constitution de l'intimité, la pudeur ne naît pas que d'une répression de la pulsion scopique par le surmoi. Sa genèse trouve aussi sa source dans un mouvement primaire de représentation de soi comme vorace (honte) où se définissent les bords du corps propre.

La pudeur (cacher ses pudenda, ou « parties honteuses ») marque, dans un imaginaire largement partagé, la fin du monde paradisiaque de l'enfance. Elle marque, en fait, le début de la vie sexuelle génitale et du travail de la culture, avec ses répressions(3).

Jean-Marie Duchemin

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Freud, S., Das Unbehagen in der Kultur (1930), G. W. XIV.
    « Le malaise dans la civilisation », OCP XVIII, PUF, Paris, 1994, p. 257.
  • 2 ↑ Freud, S., Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie (1905), G. W. V, pp. 77-79.
  • 3 ↑ Freud, S., Die Traumdeutung (1900), G.W.II/III. « L'interprétation des rêves », PUF, Paris, 1976, p. 213.

→ aidos, défense, destin, latent, sexualité, surmoi