parallélisme psychophysique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Philosophie Cognitive, Psychologie

En psychologie, doctrine qui maintient l'hétérogénéité de l'esprit et du cerveau en ne reconnaissant que des variations parallèles sans interaction causale entre l'un et l'autre.

Historiquement, le parallélisme psychophysique est devenu une thèse matérialiste, puisque les liaisons causales cérébrales passent pour plus réelles que leurs correspondants mentaux. Dès l'interprétation par Taine du parallélisme spinoziste, l'égalité ontologique a été rompue. La méthodologie de la corrélation permettait cependant à Mach de parer au réductionnisme.

Le parallélisme psychophysiologique, si c'est une thèse métaphysique, et non une clause de méthode en psychologie, pose le problème de la découpe des unités covariantes (censées rester comparables). On aboutit souvent à réduire le mental à un épiphénomène, parce que le découpage d'événements cérébraux est plus net que celui d'événements psychiques, retaillable à convenance. Or sur quel patron taille-t-on le mental, sinon celui du physique ? Si l'on pose en plus que le cerveau précède la pensée, l'autonomie du mental devient à la fin purement descriptive.

Pierre-Henri Castel

Notes bibliographiques

  • Bergson, H., L'énergie spirituelle, PUF, Paris, 1919.
  • Davidson, D., Actions et événements, PUF, Paris, 1993.

→ esprit, psychophysique