organon

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec organon, « instrument ».

Philosophie Générale

Utilisé à l'origine pour désigner les écrits logiques d'Aristote, le terme se modifie pour signifier une instrument et un savoir permettant la constitution d'une connaissance certaine, visant à critiquer les prétentions de la logique comme propédeutique à toutes les sciences.

L'organon, en tant que méthode assurant la fondation certaine de la connaissance, ne saurait se limiter aux syllogismes de la logique ; il doit s'ouvrir au champ de la nature et prendre en compte l'expérience. En définissant ce nouvel instrument, Francis Bacon insiste sur la double démarche qui est la sienne : d'une part procéder à une critique des savoirs constitués, d'autre part fonder la science, non sur l'entendement seul, mais sur le rapport de celui-ci à la nature(1). Reprenant une exigence similaire, Kant considère que la logique générale est un « canon », tandis que « par organon, nous entendons des directives concernant la manière qui permet d'arriver à une certaine connaissance »(2). La philosophie de la raison pure qu'il met en place « n'est pas un organon permettant d'étendre les connaissances, mais une discipline servant à en déterminer les limites »(3).

Didier Ottaviani

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Bacon, F., Novum organum, trad. M. Malherbe et J.-M. Pousseur, PUF, Paris, 1986.
  • 2 ↑ Kant, E., Logique, introduction, 1, cité par R. Eisler, Kant Lexicon, Gallimard, Paris, 1994, p. 773.
  • 3 ↑ Kant, E., Critique de la raison pure, « Canon de la raison pure », trad. A. Renaut, Flammarion, « GF », Paris, p. 652.

→ canon, méthode