normativité

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Terme forgé philosophiquement par G. Canguilhem, dérivé du vocabulaire de la norme.

Biologie

Activité de renouvellement des normes organiques produite par un corps vivant. Par extension, désigne la possibilité qu'a une société de changer ses propres normes.

La vie ne se comprend pas uniquement dans le registre de la normalité, mais doit être envisagée de manière plus cruciale dans le registre de la normativité. L'activité tenue pour normale, qui consiste pour un vivant à maintenir ses propres normes dans un milieu de vie extérieur, ne prend sens, selon Canguilhem, que parce que ce vivant est doué d'une activité normative qui lui permet, le cas échéant, d'instituer de nouvelles normes. La normativité désigne l'activité de renouvellement des normes produite par un vivant singulier(1). Précisément, pour Canguilhem, une vie qui ne parvient pas à créer de nouvelles possibilités organiques est une vie amoindrie, diminuée. L'expérience de la maladie relève d'une telle restriction du pouvoir de normativité d'un vivant. Inversement, la santé se caractérise par une capacité normative accrue, autorisant des écarts que ne permet pas la maladie. C'est ainsi, par exemple, qu'une maladie prive un organisme de la capacité de résister à d'autres maladies, alors que la santé restitue à l'organisme une telle capacité(2).

Guillaume LeBlanc

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Canguilhem, G., Le normal et le pathologique, PUF, Paris, 1966.
  • 2 ↑ LeBlanc, G., Canguilhem et les normes, PUF, Paris, 1998.

→ milieu, norme