lamarckisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Biologique, Histoire des Sciences

Doctrine manifestant l'adhésion à la philosophie zoologique de Lamarck.

Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de Lamarck (1744-1829), après avoir rédigé une Flore françoise (1779), entre en chaire des invertébrés (Vers) et devient professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris en 1793.

De nouvelles fonctions, un intérêt marqué pour la physique naturelle et la météorologie, l'étude de nombreux fossiles d'invertébrés montrant autant de successions graduées de formes, et surtout une compréhension physico-chimique des phénomènes de la vie, permettent à Lamarck d'énoncer une histoire du vivant dite « transformiste », car elle conçoit la possibilité, pour les espèces (animales et végétales), de se modifier sous l'influence de « circonstances » et d'« habitudes ». Ces dernières pouvant être conservées par la descendance de l'individu grâce à « l'hérédité des caractères acquis »(1).

Lamarck envisage donc la transformation des espèces au fil du temps, ce à quoi son contemporain et collègue Cuvier (1769-1832) s'oppose. En physicien plus qu'en naturaliste, Lamarck cherche les causes de ces transformations.

Ce motto sera repris à la fin du xixe s. et au début du xxe s. aux États-Unis (Hyatt et Cope), puis en Europe (Haeckel, en Allemagne ; Spencer, en Angleterre ; Giard, Delage, en France, etc.) par lesdits « néolamarckiens ». Ces derniers refusent un ultradarwinisme laissant une trop grande place au hasard, au détriment d'une explication physico-chimique des causes de l'évolution.

Cédric Crémière

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Voir notamment Recherches sur l'organisation des corps vivants (1802), précédé du Discours d'ouverture du cours de zoologie donné au Muséum d'histoire naturelle (an X), Fayard, Paris, 1986. Et Philosophie zoologique (1809), présentation et notes par A. Pichot, Garnier-Flammarion, Paris, 1994.
  • Voir aussi : Blanckaert, C., Diara, A., etc., « Les néolamarckiens français », in Revue de synthèse, 3e série, 95-96, t. C. Albin Michel, Paris, juillet-décembre 1979.
  • Corsi, P., Lamarck, genèse et enjeux du transformisme (1770-1830) (1983 pour la première édition italienne), CNRS éditions, Paris, 2001.
  • Laurent, G. (dir.), Jean-Baptiste Lamarck, 1744-1829, travaux du colloque international d'Amiens, 1994, CTHS, Paris, 1997.
  • Laurent, G. (dir.), la Naissance du transformisme. Lamarck entre Linné et Darwin, Vuibert-Adapt, Paris, 2001.

→ darwinisme, évolution