inhibition

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin inbibere, « arrêter, retenir ». En allemand, Inhibition et Hemmung. Du verbe hemmen, « ralentir, s'arrêter, inhiber ».

Psychanalyse

Processus qui détourne la pulsion de son but, la satisfaction sexuelle, et qui crée d'autres modes d'investissement : tendresse, amitié, liens sociaux. Par ailleurs, interruption d'une fonction psychosexuelle.

Les situations où une fonction psychosexuelle (nutrition, copulation, travail, etc.) est arrêtée sont élucidées comme activité du Je (moi)(1), qui bloque une motion pulsionnelle, par crainte d'un conflit, sans création psychique – formation de substitut –, comme en cas de refoulement. Deuil et dépression créent des inhibitions par défaut d'énergie psychique disponible.

Dépendant du refoulement de la sexualité infantile, l'inhibition quant au but constitue un début de sublimation. Le terme « défense » souligne que toute formation psychique résulte d'une dynamique de conflit et comporte une action inhibitrice : neurophysiologie et psychanalyse s'accordent.

L'activité psychique proprement dite est une incessante invention de compromis compliqués et créateurs, entre l'immédiateté de l'acte (pulsionnel) et le simplisme de l'inhibition (du Je).

Michèle Porte

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Freud, S., « Inhibition, symptôme, angoisse » (1926), in Œuvres complètes psychanalytiques, XVII, PUF, Paris, 1992, pp. 203-286.

→ angoisse, défense, sublimation