dévoilement
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
En grec : aléthéia.
Ontologie
Dans la pensée de Heidegger, le dévoilement désigne le processus par lequel se donne à voir la vérité.
Pour les Grecs, l'aléthéia signifie, au fond, ce qui ne sombre pas dans l'oubli ; Jean Beaufret, dans sa traduction du Poème de Parménide, traduit aléthéia par « l'ouvert-sans-retrait ». C'est en ce sens qu'Heidegger l'entend. L'auteur d'Être et Temps substitue en effet à la conception classique de la vérité comme adéquation entre la chose et l'entendement une conception plus radicale : la vérité, c'est le dévoilement ou la non-occultation de l'être. Avec ce concept de dévoilement, Heidegger transporte en quelque sorte la question de la vérité du champ logique et métaphysique vers le champ de l'interrogation ontologique. Est vraie une chose dont l'être se donne à voir sans voile, sans opacité. Parler de dévoilement et non plus d'adéquation, c'est bien se situer résolument dans la phénoménologie, et considérer que les choses les plus abstraites telles que la vérité, sont susceptibles de faire l'objet d'une perception et plus seulement d'une conception.
Clara da Silva-Charrak
Notes bibliographiques
- Parménide, Le Poème, trad. Jean Beaufret, Michel Chandeigne, Paris, 1982.
- Heidegger, M., Être et Temps, trad. Martineau, éd. Authentica, Paris, 1985.
- Voir aussi : Beaufret, J., Dialogue avec Heidegger, Minuit, Paris, Tomes I, II, III, IV, 1973, 1974, 1985.
- Dubois, C., Heidegger, Introduction à une lecture, Seuil, Paris, 2000.
→ vérité
