créationnisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


De « création ».

Philosophie de la Religion

Doctrine revendiquant une cosmogonie démiurgique reposant sur une lecture littérale du texte biblique, et refusant en cela les hypothèses explicatives scientifiques, notamment le transformisme en biologie.

Le créationnisme comme idéologie « débute » véritablement au xviiie s., avec la datation de la terre par l'évêque irlandais Ussher, qui, en comptant les générations de l'Ancien Testament, lui donne un âge de quatre mille quatre ans. Buffon avait été obligé de faire acte de foi auprès des pères de la Sorbonne, en 1753, après avoir estimé l'âge de la terre à cent mille ans.

Au xixe s., la doctrine, fidèle à une interprétation stricte du dogme religieux, refuse les hypothèses évolutionnistes lamarckiennes et darwiniennes.

Devenu, au xxe s., un lobby religieux extrémiste très influent aux États-Unis, le créationnisme fit parler de lui à travers deux procès restés célèbres : « Scopes », en 1925, et « Arkansas », en 1987, visant à faire interdire l'enseignement des théories de l'évolution.

Cette position radicale n'inclut pas les positions religieuses modérées, qui intègrent sans difficulté foi et rationalité, déisme et évolutionnisme ; à l'image du père Teilhard de Chardin (1881-1955), paléontologue, ou de Sabatier (1834-1910), embryologiste protestant, faisant de la compréhension de la vie une « philosophie de l'effort » (1903).

Cédric Crémière

→ évolutionnisme