corrélatifs

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin médiéval correlativus (de cum et relativus).

Philosophie Générale, Logique

Termes en relation réciproque et définis par cette relation.

Par corrélatifs, on entend ce qu'Aristote appelle « les relatifs opposés » (ta pros ti antikeimena)(1) ou des « termes réciproques » (antistrephonta)(2). Par exemple, l'esclave est dit esclave du maître, et le maître, maître de l'esclave ; le double, double de la moitié, et la moitié, moitié du double. La langue peut masquer certaines corrélations, soit par une apparente dissymétrie (la connaissance est connaissance du connaissable, et le connaissable, connaissable pour la connaissance), soit par impropriété dans l'usage (oiseau, au lieu d'ailé, comme corrélatif d'aile ; homme, au lieu de maître, comme corrélatif d'esclave), ou enfin parce qu'elle manque du terme approprié (le gouvernail n'a pas pour corrélatif le bateau, mais le « gouvernaillé »). Dans la logique scolastique, la corrélation fut analysée en disant que le sujet et le terme de la relation échangent leurs positions : père de Salomon, David est le sujet de la relation de paternité dont Salomon est le terme ; fils de David, Salomon est le sujet de la relation de filiation dont David est le terme.

Frédérique Ildefonse

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Aristote, Catégories, 10, 11b24-33.
  • 2 ↑ Aristote, Catégories, 7, 6b28.

→ paronyme, relatif