connotation

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin connotare, composé de cum, « avec », et de notare, « noter ».

Linguistique

Condition qu'un objet doit satisfaire pour qu'on puisse lui appliquer correctement le terme.

C'est J. S. Mill(1) qui introduit, dans son Système de logique, la distinction devenue classique entre termes dénotatifs et termes connotatifs. Selon Mill, la contribution d'un terme dénotatif n'est rien d'autre que l'individu qu'il permet de désigner. On peut donc l'identifier à ce qu'on appellerait aujourd'hui sa référence. La signification d'un terme connotatif, en revanche, est une condition qui doit être satisfaite par un ou plusieurs objets pour que le terme puisse être appliqué à ces objets. Ainsi, dans la phrase « Paris est une capitale », le nom propre dénote une certaine entité mais ne connote rien, tandis que la partie prédicative connote la condition d'être une capitale. La conception millienne des noms propres comme termes non connotatifs a été défendue par Kripke, dans ses conférences sur la nomination(2), et elle fait figure d'orthodoxie. Elle pose cependant certaines questions. Si les noms propres ne connotent pas, comment expliquer que des noms qui n'ont pas de réfèrent puissent exprimer une information ? Comment expliquer, d'autre part, que des noms propres possédant la même dénotation puissent contribuer par des informations différentes à certaines phrases ?

Pascal Ludwig

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Mill, J. S., Système de logique, Mardaga, Bruxelles, 1988.
  • 2 ↑ Kripke, S., la Logique des noms propres, Minuit, Paris, 1982.

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