Claudius Ælianus, connu aussi sous le nom d'Élien le Sophiste

Écrivain romain, de langue grecque (Préneste [aujourd'hui Palestrina, province de Rome], vers 170-Rome vers 235).

Professeur de rhétorique, il était de plus, selon Suidas, revêtu de la dignité de grand prêtre d'une divinité dont nous ignorons le nom. « Au zèle amer avec lequel il censurait ceux dont la croyance lui était suspecte, ainsi qu'au respect religieux qu'il témoignait partout pour le culte des dieux, on ne peut, en effet, méconnaître l'homme intéressé par état à le défendre. Ses mœurs répondaient à la gravité de son ministère : il ne se permit jamais rien qui pût alarmer la pudeur. » (Dacier, Préface de la traduction des Histoires variées, 1772).

Il composa, en s'inspirant d'Aristote, un traité en 17 livres sur la Nature des animaux, qui n'est qu'un recueil de fables et de légendes diverses. Il est aussi l'auteur de 14 livres d'Histoires variées, compilation érudite d'anecdotes, souvent altérées, tirées des ouvrages de divers auteurs grecs, et qu'il destinait sans doute à servir de répertoire d'exemples à l'usage des orateurs : particularités de l'histoire des différents peuples, anecdotes sur leurs usages et sur leurs pratiques religieuses ; traits singuliers et hasards heureux concernant les personnages célèbres dans tous les genres ; apophtegmes, dits mémorables, réparties amusantes et bons mots ; exemples de vertu ; portraits de vices ou de ridicules ; etc. Il ne nous reste rien d'un discours intitulé Accusation du tyran Gynnis (« du tyran efféminé »), qu'il avait composé vraisemblablement contre l'empereur Élagabal. Suidas nous a également conservé de lui quelques fragments de deux traités, sous le titre, l'un, de la Providence, l'autre, des Apparitions ou Manifestations divines, dans lesquels Élien attaquait la philosophie d'Épicure.