Albert Collins

Guitariste de folk américain (Leona, Texas, 1932-Las Vegas, Nevada, 1993).

Guitariste texan très peu orthodoxe (il favorise le jeu en accord ouvert, le capodastre très haut sur le manche !), Albert Collins n'en est pas moins ancré dans la tradition de son État natal. Il a appris la guitare avec Frankie Lee Sims, un bluesman rural, et a bien écouté Texas Alexander, Lowell Fulson et Lafayette Thomas. Mais c'est son style instantanément reconnaissable — courtes notes claires et perçantes sur fond de basse — qui lui permet d'obtenir des succès locaux, en 1958, avec ses premiers disques (Frosty, Defrost, Freeze). Il tente alors sa chance en Californie mais y végète dans des clubs de deuxième catégorie malgré une prise en main par le groupe Canned Heat à la fin des années 1960, qui lui permet d'enregistrer pour Imperial.

Un succès tardif. Il lui faudra attendre 1978 pour que le jeune producteur Bruce Iglauer, un admirateur de toujours, décide de le faire venir à Chicago pour l'enregistrer sur son label Alligator.

À Chicago, entouré de certains des meilleurs musiciens de cette capitale du blues (A.C. Reed, Aron Burton, Casey Jones), Albert Collins donne enfin la pleine mesure de ses talents. Son style glacé et tranchant se marie à la perfection avec le Chicago blues moderne, et ses explorations vers le jazz ou le funk sont tout aussi convaincantes. Une belle série d'albums entre 1978 et 1983 (Ice Pickin', Frostbite, Don't Lose Your Cool) lui ouvre une carrière internationale. Sur les scènes du monde entier, Collins démontre la profondeur de son blues, son extrême dynamisme. Son jeu de guitare si original devient ainsi un des plus copiés par les nouveaux musiciens de blues et de rock !.

À la fin de sa vie, il connaît un succès commercial encore plus grand grâce à un contrat avec le label Pointblank et quelques albums très orientés vers le rock.