Xaxier Vallat

Homme politique français (Vaucluse 1891-1972).

Après une enfance dans un milieu catholique fervent et monarchiste militant, Xavier Vallat poursuivit des études de littérature à l'université d'Aix-en-Provence, et devint professeur de lettres au collège catholique de cette ville. Dès les débuts de la parution de l'Action française, de Maurras, en 1908, il en devint l'un des fidèles abonnés. Soldat durant la Grande Guerre, il fut blessé en mars 1918, dut être amputé d'une jambe et perdit un œil. Il fut élu député en 1919, puis, après un échec en 1924, fut réélu sans cesse de 1928 à 1940. Ses idéaux politiques, inspirés des idées de Maurras, étaient profondément nourris d'antisémitisme et d'hostilité aux francs-maçons. En 1936, à la Chambre des députés, il interpella violemment Léon Blum, affirmant que « pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un talmudiste subtil ». Sous le gouvernement de Vichy, il fut nommé secrétaire général aux Anciens Combattants – il créa à ce poste la Légion des Combattants, destinée à diffuser dans le pays les idéaux de la révolution nationale de Vichy. Puis il fut nommé, en mars 1941, commissaire général aux Questions juives ; à ce poste, il mit en œuvre le second statut des juifs (2 juin 1941) et l'« aryanisation » de l'économie (loi du 22 juillet 1941), qui étendait à la zone Sud la spoliation des biens des juifs, déjà réalisée en zone occupée par les Allemands. Cependant, considéré par les Allemands comme insuffisamment déterminé, il fut remplacé à ce poste en mai 1942 par Darquier de Pellepoix. Vallat se consacra alors à la question du ravitaillement, puis, après l'exécution de Philippe Henriot par la Résistance, remplaça celui-ci au micro du Radio-Journal de Vichy jusqu'en août 1944.

En 1947, devant la Haute Cour, qui jugeait les ministres et collaborateurs de Vichy, il défendit ses positions antisémites. Il prétendit que les statuts des juifs, en France, n'imitaient pas les lois édictées en Allemagne par les nazis – on retrouve cependant dans les statuts adoptés par Vichy une classification de même type que celle des lois raciales de Nuremberg de 1935, en fonction, notamment, du nombre de grands-parents juifs comme critère de judéité, et de la participation ou non à la guerre de 1914-1918 comme critère relatif d'assimilation. Vallat fut condamné à dix ans d'internement et à l'indignité nationale, puis fut amnistié en 1954. Il travailla dès lors pour la revue Aspects de la France.

Il est l'auteur du Nez de Cléopâtre. Souvenirs d'un homme de droite. 1919-1944 et des Quatre Fils d'Aymon (1957). Sa correspondance avec Maurras entre 1950 et 1952 a été publiée sous le titre Lettres passe-murailles. Simone Weil lui adressa, le 18 octobre 1941, une lettre, qui a été publiée, dans laquelle elle dénonce le statut des juifs.