Xavier Orville
Écrivain français (Case-Pilote, Martinique, 1932-Case-Pilote, Martinique, 2001).
Après des études secondaires à Fort-de-France, Xavier Orville effectue des études supérieures à la faculté de lettres de Toulouse. Il obtient l'agrégation et enseigne l'espagnol pendant plusieurs années, avant de devenir, de 1979 à 1981, conseiller culturel du président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, puis de son successeur, Abdou Diouf (jusqu'en 1982). Rentré aux Antilles, il devient chargé de cours de littérature à l'université.
Son œuvre littéraire, pétrie d'une imagination débordante et imprégnée des contes et des mythes du patrimoine culturel martiniquais, est une source permanente d'étonnement et d'enchantement : ainsi, des morts se transforment en cerfs-volants, de pauvres bougres en baromètres municipaux, une femme délaissée par son mari devient si énorme que les balances refusent de prendre la responsabilité d'afficher son poids… Considérant le métissage comme une inépuisable source de richesse, Xavier Orville réussit à inventer une véritable écriture de la créolité, qui se distingue par sa dimension singulièrement poétique et onirique.
Il a publié plusieurs romans (Délice et le Fromager, 1977, prix des Caraïbes ; la Tapisserie du temps présent, 1979 l'Homme aux sept noms et des poussières, 1981 ; le Marchand de larmes, 1985 ; Laissez brûler Laventurcia, 1989 ; Cœur à vie, 1993, prix Frantz-Fanon ; la Voie des cerfs-volants, 1994). Dans son dernier roman Moi, Trésilien Théodore Augustin (1996), il imagine un coup d'État militaire en Martinique, qui lui permet de dénoncer, sur le ton de la farce, les nombreux dictateurs de l'histoire des Caraïbes et les éventuels candidats à leur succession. Il a également écrit des nouvelles, notamment le recueil le Parfum des belles de nuit (1996).
Son œuvre s'inscrit aussi dans la tradition du « réalisme merveilleux » des écrivains latino-américains comme García Márquez, Cortázar ou Carpentier, avec lesquels il se sent de réelles affinités.