Anders Sparrman

Naturaliste et voyageur suédois (Lena, près d'Uppsala, 1747-Stockholm 1820).

Fils d'un pasteur, il étudie la médecine et les sciences naturelles à l'université d'Uppsala. À l'âge de 18 ans, il effectue un voyage en Chine, grâce à l'un de ses cousins qui commande un navire de la Compagnie suédoise des Indes orientales. À son retour, il soutient, sous la direction de Linné, une thèse de botanique sur des plantes qu'il a découvertes aux environs de Canton. Comme il rêve de connaître d'autres pays lointains mais qu'il n'a pas d'argent, son cousin lui procure une traversée gratuite sur un bateau allant au cap de Bonne-Espérance et un emploi de précepteur chez un riche colon du Cap. Arrivé dans cette ville en avril 1772, Sparrman effectue des expéditions botaniques dans les environs. Il s'intéresse aussi de plus en plus à la faune ; il collectionne les insectes (on lui doit la découverte d'une soixantaine d'espèces de charançons) et étudie les animaux marins, les oiseaux et les mammifères de la région.

Au début de novembre 1772 arrivent au Cap le Resolution et l'Adventure, les deux navires de l'expédition de James Cook. Le célèbre navigateur commence alors son deuxième voyage autour du monde. Le naturaliste de l'expédition, Johann Forster, fait la connaissance de Sparrman et, impressionné par son savoir en botanique et en zoologie, lui propose, avec l'accord de Cook, de se joindre à l'expédition. C'est ainsi que le jeune Suédois se trouve à bord du Resolution quand, le 23 novembre 1772, les deux bâtiments quittent Le Cap, cinglant plein sud. Le voyage durera deux ans et demi et sera très éprouvant. Cook a pour mission, notamment, de rechercher un hypothétique continent austral et, à trois reprises, les membres de l'expédition devront affronter les périls de la navigation dans les glaces. Au cours du voyage, Sparrman découvre de nouvelles espèces d'oiseaux, notamment la perruche de Nouvelle-Zélande, le cormoran tacheté, et le weka (espèce incapable de voler). Lors d'une excursion botanique qu'il effectue dans l'île polynésienne de Huahine, il est victime d'une fâcheuse aventure : des autochtones se saisissent de lui, le dépouillent de ses vêtements et le rouent de coups, peut-être pour le punir d'avoir tué des oiseaux considérés comme sacrés dans ces parages. Il ne doit son salut qu'à l'intervention d'autres habitants de l'île, qui le ramènent auprès de ses compagnons européens.

Le 23 mars 1775, le Resolution est de retour au Cap, où Sparrman prend congé des autres membres de l'expédition. À peine remis de ses fatigues, il songe à effectuer un nouveau voyage, mais dans l'intérieur de l'Afrique du Sud cette fois. En juillet, il part avec un jeune compagnon fils d'un colon hollandais, et un char à bœufs. Pendant neuf mois, il aura l'occasion d'examiner de près, et parfois au péril de sa vie, divers animaux sur lesquels on avait encore en Europe beaucoup d'idées fausses ou tout à fait imprécises : les éléphants sauvages, les tigres, les hyènes, par exemple. Il est amené à réfuter les assertions de Buffon concernant le « courage » des lions. Le premier, il décrit avec précision le rhinocéros d'Afrique, le grand buffle et la gerboise du Cap ou encore divers lézards africains.

Rentré en Suède dans le courant de 1776, Sparrman sera par la suite président de l'Académie des sciences et directeur du cabinet royal d'histoire naturelle de Stockholm. La relation de ses voyages, publiée en 1783, contient non seulement ses observations sur les animaux mais aussi de très intéressantes études ethnographiques sur les peuplades des régions qu'il a visitées.