Simone Veil

Simone Veil
Simone Veil

Femme politique française (Nice 1927-Paris 2017).

Seule rescapée, avec sa sœur, d'une famille juive déportée à Auschwitz en 1944, Simone Veil entreprend des études de droit et devient dans l'après-guerre magistrate, notamment affectée à l'administration pénitentiaire.

En 1969, elle rejoint le cabinet de René Pleven, garde des Sceaux du gouvernement Chaban-Delmas, et entre de facto en politique lorsqu'elle devient ministre de la Santé publique de Valéry Giscard d'Estaing dans les gouvernements Chirac et Barre (1974-1979), fonction qu'elle cumule avec la responsabilité de la Sécurité sociale (1976), puis celle de la Famille (1978). C'est alors par son action en faveur de la libéralisation de l'accès à la contraception (1974) et surtout par son combat pour faire voter par des parlementaires hostiles la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (loi Veil, 1975) qu'elle se fait connaître et durablement apprécier du public.

Chargée par le président Giscard d'Estaing de conduire la liste UDF aux premières élections européennes au suffrage universel en 1979, Simone Veil entre au Parlement de Strasbourg dont elle occupe, de façon symbolique, en tant que femme et ancienne déportée, la présidence jusqu'en 1982. Pro-européenne convaincue, elle s'engage à nouveau en 1984 en prenant la tête d'une liste d'union RPR-UDF, puis en 1989 en menant celle du Centre (dissidence de l'UDF).

Personnalité indépendante et populaire, elle est ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, avec rang de ministre d'État (accordé pour la première fois à une femme) dans le gouvernement Balladur, auquel elle apporte son soutien lors de la campagne présidentielle de 1995.

Présidente du Haut Conseil à l'intégration de 1997 à 1998, Simone Veil siège ensuite au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Malgré son devoir de réserve, elle apporte sa caution au projet de Constitution européenne soumis à référendum en mai 2005 et, une fois son mandat achevé, se prononce en faveur de Nicolas Sarkozy, nonobstant leurs divergences de vues sur la question de l'immigration, lors de l'élection présidentielle de 2007. Le 18 janvier, au Panthéon, elle rend hommage aux Justes de France aux côtés du président de la République Jacques Chirac. Son autobiographie, parue la même année, s'intitule Une vie. [Académie française, 2008.]

Le 1er juillet 2018, Simone Veil entre au Panthéon aux côtés de son époux Antoine. Elle est la cinquième femme à y reposer.

Pour en savoir plus, voir les articles France : vie politique depuis 1958, Union européenne.