Roger Dion

Géographe français (Argenton-sur-Creuse 1896-Neuilly-sur-Seine 1981).

Il soutient une thèse sur Le Val de Loire (1934). Il est alors nommé à l'Université de Lille puis à la Sorbonne (1945) ; en 1948, il est élu à la chaire de géographie historique au Collège de France. Ses travaux s'inscrivent presque tous dans le domaine de la géographie rurale ; pour Roger Dion, le rôle des hommes est infiniment plus important que les « conditions naturelles ». Il s'intéresse plus à la genèse des paysages qu'à l'étude minutieuse du présent ; il est autant soucieux d'histoire que de géographie, et ceci dès sa thèse. Il publie un Essai sur la formation du paysage rural français (1934) qui fait écho au livre de Marc Bloch (Les Caractères originaux de l'histoire rurale française) ; cet ouvrage est d'ailleurs critiqué par certains géographes, comme Albert Demangeon.

Après la Seconde Guerre mondiale, Roger Dion se consacre de plus en plus à la géographie historique. Après avoir rédigé un petit livre sur Les Frontières de la France (1947), il publie une Histoire de la vigne et du vin en France (1959) où il montre que le rôle du climat et du terroir est bien moindre que celui des villes et du commerce (importance des voies navigables). Il écrit d'ailleurs : « la géographie viticole de la France est, pour l'essentiel, ce que l'a faite l'action des villes. » Un livre posthume, Le Paysage et la Vigne (1990), reprend ses principaux articles.