René Dumont

Agronome et écologiste français (Cambrai 1904-Paris 2001).

À sa sortie de l'Institut national agronomique, en 1929, il est affecté en Indochine française, où il est le témoin critique de l'exploitation coloniale. Il enseigne ensuite à l'Institut national agronomique. Professeur d'agriculture comparée dans cet établissement (1951-1974), il y fonde les bases d'une véritable école de pensée sur la question du développement du tiers-monde. Nommé en 1945 conseiller agricole au Commissariat général du plan, il est l'un des promoteurs de l'intensification de l'agriculture française de l'après-guerre, avec le développement des cultures fourragères et l'augmentation de la productivité dans l'élevage. Se qualifiant lui-même d'« agronome de la faim », il parcourt le monde. Dans ses travaux sur le tiers-monde, il insiste sur les responsabilités des groupes qui y détiennent le pouvoir et surtout sur celles des pays développés pour expliquer la stagnation ou le recul de l'agriculture. Premier candidat écologiste à l'élection présidentielle, en 1974, il recueille 1,32 % des voix.

Il a publié une cinquantaine d'ouvrages, dans lesquels il se fait le défenseur des populations déshéritées et dénonce inlassablement l'égoïsme des nantis, le gaspillage des ressources de la planète et les ravages de la loi du marché : L'Afrique noire est mal partie (1962), Nous allons à la famine (1966), l'Utopie ou la Mort (1973), l'Afrique étranglée (1980), les Raisons de la colère (1986), Pour l'Afrique, j'accuse (1986), Un monde intolérable. Le libéralisme en question (1988), Démocratie pour l'Afrique (1991), etc.