Pierre Schoendoerffer

Réalisateur français (Chamalières, Puy-de-Dôme, 1928-Clamart 2012).

Soldat, écrivain et cinéaste : trois mots pour définir cet homme, chez qui le sens de l'honneur et du devoir passe avant tout, comme le prouvent ses films, illustrant sa vie et ses expériences dans le Sud-Est asiatique ou en Orient.

Opérateur avec le grade de caporal-chef au service cinématographique des armées en 1952, il est fait prisonnier à Diên Biên Phu. Une expérience terrible qui le marque pour toujours. Démobilisé, il décide de rester au Viêt-nam comme grand reporter. Sa rencontre en 1956 avec l'écrivain Joseph Kessel donne naissance à son premier film, la Passe du diable (scénario de Kessel).

Après des adaptations de deux romans de Pierre Loti, Ramuntcho (1958) et Pêcheur d'Islande (1959), il réussit l'un des meilleurs films sur la tragédie de la guerre d'Indochine, la 317e Section (1964), émouvante épopée d'une section en fuite à travers la jungle. Cadré comme un documentaire, caméra à l'épaule (avec son fidèle ami, l'opérateur Raoul Coutard), ce film fait magnifiquement partager les souffrances de ces jeunes hommes auxquels il ne reste que l'honneur… et beaucoup de désillusions. Le cinéaste poursuit parallèlement ses collaborations avec des magazines et la télévision. Son documentaire sur les Américains au Viêt-nam, la Section Anderson (1966), est plusieurs fois primé.

Schoendoerffer explore toujours la même veine de l'esprit militaire et des problèmes coloniaux avec le Crabe-Tambour (1977) – son film le plus célèbre, récompensé par plusieurs Césars, qui raconte l'histoire d'un officier « perdu » des guerres d'Indochine et d'Algérie –, l'Honneur d'un capitaine (1982), sorte de manifeste de réhabilitation de l'armée toujours dans le contexte de la guerre d'Algérie, Diên Biên Phu (1991), grande épopée sur le bourbier que fut la guerre d'Indochine, ou encore Là-haut (2004), film en forme de testament.