Philippe Ier
(vers 1053-Melun 1108), roi de France (1060-1108), fils d'Henri Ier et d'Anne de Kiev.
Couronné à Reims du vivant de son père (23 mai 1059), il lui succède en 1060, mais doit d'abord laisser la régence à sa mère et à son oncle Baudouin V, comte de Flandre (1060-1066). Majeur (1066), il comprend, sans doute le premier parmi les Capétiens, que sa tâche doit consister à reconstituer le domaine royal et, pour cela, à s'assurer l'alliance des comtes d'Anjou et de Flandre, rivaux du duc de Normandie Guillaume Ier le Conquérant, dont la puissance devient brusquement menaçante à la suite de la conquête de l'Angleterre (1066). À cette fin, il annexe au domaine une partie du Vermandois, le Gâtinais (1068), le Vexin français (1077) et la vicomté de Bourges, enfin la seigneurie de Dun-le-Roi (1101).
Parallèlement, il intervient en Flandre, où il soutient la candidature d'Arnoul III contre Robert Ier le Frison, qui le bat à Cassel (1071), mais dont il réussit à se faire un allié. Usurpant les biens de l'Église, pratiquant la simonie, il est excommunié par Urbain II (1095) pour avoir répudié Berthe de Hollande et épousé Bertrade de Montfort (1092) ; ces événements nuisent au prestige royal et privent le royaume d'une direction effective au moment où il aurait pu profiter des divisions anglo-normandes. S'appuyant pourtant sur les adversaires naturels des Anglo-Normands, les comtes d'Anjou et de Flandre, Philippe a très tôt exploité leurs dissensions en soulevant dès 1078 Robert Courteheuse contre son père, Guillaume II le Conquérant (1066-1087), puis contre son frère, Guillaume II le Roux (1087-1100). Ayant sauvé de justesse le Vexin français envahi par Guillaume Ier en 1087, Philippe Ier abandonne bientôt la direction de la lutte à son fils, le futur Louis VI, déjà conseillé par Suger (deuxième guerre du Vexin, 1097-98) et qu'il associe à la Couronne en 1098.
Pour en savoir plus, voir l'article Capétiens.