Ngô Bao Châu
Mathématicien français d'origine vietnamienne (Hanoi, Viêt Nam, 1972).
Il fait ses études secondaires à Hanoi. En 1988 et en 1989, il obtient une médaille d'or aux olympiades internationales de mathématiques. Après une année d'études au Viêt Nam, il obtient une bourse pour étudier en France à l'université Pierre-et-Marie-Curie. En 1992, il est reçu au concours d'entrée à l'École normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm et poursuit ses études par un diplôme d'études approfondies, puis une thèse soutenue en 1997 à l'université Paris-Sud. De 1998 à 2004 (année de son habilitation à diriger les recherches), il est chargé de recherches au CNRS au laboratoire de mathématiques de l'université Paris-Nord. En 2005, il est professeur à l'université Paris-Sud et enseigne également les mathématiques au Viêt Nam. Depuis 2007, Ngô Bao Châu est membre de l'Institute for Advanced Study, à Princeton (États-Unis) et, depuis septembre 2010, professeur à l'université de Chicago.
En 2006, à Madrid, Ngô Bao Châu était conférencier invité au Congrès international des mathématiciens. En 2010, il reçoit, à l’occasion du nouveau Congrès qui se tient Hyderabad, en Inde, la plus haute distinction mondiale en mathématiques, la médaille Fields, distinction qu’il partage avec trois autres jeunes mathématiciens : Cédric Villani, Elon Lindenstrauss et Stanislav Smirnov.
Ngô Bao Châu est un spécialiste de la théorie des représentations et formes automorphes, une branche particulièrement active du domaine général de la théorie des nombres, dans laquelle on étudie, au départ, les propriétés de divisibilité des nombres entiers. (Ce domaine s’est illustré, en 1994, lorsque le mathématicien britannique Andrew Wiles a réussi la démonstration du fameux « théorème de Fermat », énoncé par Pierre de Fermat en 1637.) Le travail de Ngô Bao Châu s'inscrit dans le cadre de ce que l'on appelle le « programme de Langlands », du nom du mathématicien américain d'origine canadienne Robert Langlands. Ngô a donné, au début de l'année 2008, une démonstration du Lemme fondamental, qui était une conjecture formulée en 1987, et dont un cas particulier avait été démontré dans les années 1970. Sa démonstration est un véritable tour de force, aboutissement de plus d’une dizaine d'années de travail.