Jules Monnerot

Sociologue français (Fort-de-France, Antilles, 1909-Saint-Germain-en-Laye, Yvelines, 1995).

Issu d'une famille métissée installée aux Antilles depuis la fin du xviiie s., il est le fils d'un avocat socialiste devenu communiste en 1920 et sera sympathisant communiste dans les années 1930. Élève d'Alain, il participe à la fondation, en 1938, du Collège de sociologie, avec Georges Bataille et Roger Caillois, puis, en 1946, de la revue Critique. Membre du réseau de la Résistance « Ceux de la libération », il siège par la suite au conseil national du RPF, mouvement créé par le général de Gaulle après son premier départ du pouvoir. Il rompt avec ce dernier en 1959. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels la Poésie moderne et le Sacré (1945), Les faits sociaux ne sont pas des choses et On meurt les yeux ouverts (1946), Sociologie du communisme (1949), la Guerre en question (1951), Sociologie de la révolution (1969), Démarxiser l'université (1970) et Intelligence de la politique (1977). Engagé politiquement, partisan de l'Algérie française, il se définit comme Français d'outre-mer et se range dans la mouvance de la droite nationaliste. À la fin de sa vie, il adhère au Front national, dont il sera membre du bureau politique et président du conseil scientifique, avant d'en démissionner en 1990, lorsque Jean-Marie Le Pen apporte son soutien au président Saddam Hussein, au moment de l'invasion du Koweït par l'Iraq.