Mir Hossein Moussavi

Homme politique iranien (Khameneh 1941).

D'origine azérie et architecte de formation, il est l'un des fils de la révolution islamique et participe à la fondation du parti de républicain islamique (PRI) qui, après le départ de Mohammad Reza Chah (1979), soutient l'ayatollah Ruhollah Khomeyni. En 1981, ce dernier impose son « poulain » au poste de Premier ministre, contre le candidat du nouveau président de la République, l'ayatollah Ali Khamenei. Pendant les huit années de guerre contre l'Iraq (→ guerre Iran-Iraq), M. H. Moussavi met en place un système de rationnement et de contrôle des prix qui permet de préserver une économie mise à mal par la guerre. En 1989, il est remercié à la suite d'une révision constitutionnelle qui institue un régime présidentiel et supprime le poste de Premier ministre.

M. H. Moussavi participe cependant toujours à la vie politique en devenant conseiller occulte du président Akbar Hachemi Rafsandjani (1989-1997) puis, ayant refusé de se présenter à l'élection présidentielle de 1997 (comme il le fera à nouveau à celle de 2005), de Mohammad Khatami (1997-2005), un réformateur. Pur produit de la nomenklatura théocratique, M. H. Moussavi se présente comme « centriste » ou « réformiste conservateur ». Il siège, par ailleurs, au Conseil de discernement.

Candidat à l'élection présidentielle de juin 2009, soutenu par l'ex-président M. Khatami, qui s'est désisté en sa faveur, M. H. Moussavi s'engage à réparer une économie détruite par la gestion populiste et clientéliste du président sortant Mahmud Ahmadinejad. Partisan de « justes réformes » il veut élargir les libertés individuelles – notamment en faisant réviser les lois discriminatoires à l'encontre des femmes – et promouvoir davantage de justice sociale. Partisan de la restauration de la détente et du dialogue avec l'Occident, et en particulier avec les États-Unis, il se dit prêt à des pourparlers avec le groupe des Six (États-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie) et à trouver des solutions permettant de vérifier que le programme nucléaire iranien, qu'il entend poursuivre, n'est pas détourné à des fins militaires. Dès l'annonce (hâtive) de la victoire de M. Ahmadinejad, qui aurait obtenu 62,6 % des suffrages au scrutin du 12 juin, il conteste ces résultats, dénonçant une fraude électorale massive, et demande, de concert les deux autres candidats, Mehdi Karoubi et Mohsen Rezayi, l'annulation du scrutin. Soutenu par un mouvement de contestation de grande ampleur dépassant le cadre de l'élection, M. H. Moussavi devient le symbole du besoin de changement.

Pour en savoir plus, voir l'article Iran.