Mario R. Capecchi

Biologiste américain d’origine italienne (Vérone 1937).

En 1941, son père, qui a été enrôlé dans l’aviation et envoyé en Afrique, est porté disparu, tandis que sa mère est arrêtée par la Gestapo. Confié à une famille de paysans du Haut-Adige, il est chassé par celle-ci un an plus tard. Il erre alors sur les routes avec d’autres enfants orphelins et vit de rapines, tout en descendant vers le sud de l’Italie. En 1945, atteint du typhus, il est hospitalisé à Reggio Nell’Emilia. Sa mère, qui a survécu, le retrouve et l’emmène aux États-Unis, où les accueillent un parent, professeur à Princeton. M. R. Capecchi doit tout apprendre et commence sa scolarité au niveau le plus élémentaire. Après avoir été lycéen à New York, il poursuit ses études au collège d’Antioch, dans l’Ohio, où il obtient en 1961 une licence de physique et chimie. Puis il est admis à l’université Harvard, où il travaille avec le célèbre généticien James Watson, l’un des découvreurs de la structure de l’A.D.N., et obtient en 1967 un doctorat de biophysique. Il devient ensuite professeur de génétique humaine et de biologie à l’université de l’Utah.

Indépendamment de O. Smithies, il a, dès la fin des années 1970, mené des recherches en vue d’appliquer le processus de « recombinaison homologue » – consistant en l’échange de séquences d’A.D.N. au sein de paires de chromosomes −, à la modification ciblée de gènes dans des cellules de mammifères. Il a notamment établi la possibilité d’appliquer ce processus à la réparation de gènes défectueux, en introduisant dans les cellules un nouvel A.D.N. Ces travaux, conjugués à ceux de M. J. Evans sur l’inactivation de gènes spécifiques dans des cellules souches embryonnaires, ont permis de créer des lignées de souris transgéniques. Ces animaux constituent des modèles expérimentaux désormais utilisés dans pratiquement tous les domaines de la recherche biomédicale fondamentale ou appliquée, notamment pour l’étude des fonctions des gènes ou celle de nombreuses maladies humaines (maladies génétiques, maladies neurodégénératives, cancer, etc.), en vue du développement de nouvelles thérapies.

En 2007, M. R. Capecchi a partagé le prix Nobel de physiologie ou médecine avec O. Smithies et M. J. Evans.