Marinus Van der Lubbe

Communiste néerlandais (Leyde 1909-Leipzig 1934), qui incendia le Reichstag le 27 février 1933.

Issu d'un milieu pauvre, il commence à travailler jeune comme comme maçon. Partisan du communisme de conseils, il sillone toute l'Europe et, lorsqu'il apprend début 1933, qu'à la suite de deux accidents du travail, il risque de devenir aveugle, il part pour Berlin. Le 27, il met le feu au Reichstag. L'incendiaire est arrêté. Il déclare à la police que son acte est individuel, qu'il a été accompli pour protester contre la montée du nazisme en Allemagne. Mais ses propos ne sont écoutés ni par les nazis ni par les communistes. Pour les premiers, Van der Lubbe est un agent téléguidé par les communistes pour destabiliser le pays. Pour les seconds, Van der Lubbe a reçu l'aide des SS pour incendier le Reichstag. En août, un comité antifasciste créé à l'instigation du Komintern publie le Livre brun sur l'incendie du Reichstag et la terreur hitlérienne, pour diffuser cette thèse. Pour les nazis comme pour les communistes, l'objectif est clair : exploiter le geste de Van der Lubbe pour faire de la propagande. Dès le lendemain de l'attentat, les nazis promulguent un décret sur « la protection du peuple et de l'État » qui leur permet d'arrêter plus de soixante mille communistes allemands.

Au procès, Van der Lubbe, attaqué par Dimitrov, son coaccusé, membre du Komintern, ne réplique pas et se désintéresse des débats. Condamné à mort le 23 décembre en vertu d'un usage rétroactif du décret du 28 février 1933, Van der Lubbe est décapité le 10 février 1934.

Pour en savoir plus, voir les articles Allemagne : histoire, national-socialisme.