Hedy Lamarr

nom d'artiste d'Hedwige Eva Maria Kiesler

Actrice américaine d'origine autrichienne (Vienne 1913-Altamonte Springs, Floride, 2000).

Son nom reste lié au star-system hollywoodien ; considérée comme l'une des grandes beautés de l'histoire du cinéma, elle fut l'un des fleurons de la Metro Goldwyn Mayer (MGM) dans les années 1940. Plus récemment, on a redécouvert son rôle dans la recherche scientifique.

1. Carrière cinématographique

Élève de Max Reinhardt à Berlin, elle connut brusquement la célébrité mondiale avec le film Extase (G. Machaty, 1933), où, pendant une longue scène, elle apparaissait entièrement nue. Après l'arrivée au pouvoir des nazis, elle dut quitter son pays et émigra aux États-Unis, où le magnat hollywoodien Louis B. Mayer la prit sous contrat à la Metro Goldwyn Mayer (MGM). Algiers (John Cromwell, 1938), son premier film américain, avec Charles Boyer, remake du film français Pépé le Moko (J. Duvivier, 1937), la propulsa rapidement au rang de star. King Vidor (Souvenirs, 1941), Victor Fleming (Tortilla Flat, 1942), Jacques Tourneur (Angoisse, 1944), ou E. G. Ulmer (le Démon de la chair, 1946), obtinrent le meilleur d'une actrice plutôt limitée, au jeu assez froid. Son rôle de Dalila, dans Samson et Dalila (Cecil B. De Mille, 1949), devait constituer le sommet de sa carrière. Après la Dame sans passeport (J. H. Lewis, 1950) et Terre damnée (J. Farrow, 1950), le succès ne répondant plus, elle quitta progressivement les plateaux de cinéma.

2. Hedy Lamarr, à la pointe de la technologie

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Hedy Lamarr souhaite s'impliquer et sa rencontre avec le compositeur avant-gardiste George Antheil (1900-1959) est décisive : leur collaboration (inspirée des rouleaux cryptés dont se sert Antheil pour synchroniser des pianos) conduit à une innovation technologique préfigurant le téléguidage, par exemple pour permettre à un bateau et une torpille de communiquer secrètement. Un brevet est déposé en 1941 puis tombe dans l'oubli. Il est finalement utilisé en 1962 lors de l'épisode de la crise des missiles à Cuba.

Ce système de transmission sécurisée des données, nommé « saut de fréquence » (et plus largement les techniques d'« étalement de spectre »), est aujourd'hui utilisé pour les systèmes GPS et les liaisons sans fil comme le Wi-Fi ou le Bluetooth.