Juliette Gréco

Chanteuse française (Montpellier, Hérault, 1927-Ramatuelle, Var, 2020).

Habituée du Tabou, cave de la rue Dauphine, où on la surnomme la « muse de Saint-Germain-des-Prés », toujours vêtue de noir, Juliette Gréco incarne l'esprit de liberté qui souffle sur Paris au lendemain de la Libération, en même temps que l'existentialisme cher à Jean-Paul Sartre. C'est d'ailleurs sur des paroles du philosophe et sur une musique de Joseph Kosma qu'en 1949 elle fait ses débuts de chanteuse (la Rue des Blancs-Manteaux), expérience qu'elle poursuit avec Raymond Queneau (Si tu t'imagines) et Jules Laforgue (l'Éternel Féminin). Tout d'abord incomprise par les classes populaires et vilipendée par la bourgeoisie, Juliette Gréco finit par s'attirer la sympathie du public lorsqu'elle modifie son physique et, surtout, lorsqu'elle interprète un nouveau répertoire – celui de Guy Béart (Il n'y a plus d'après), de Serge Gainsbourg (la Javanaise) ou de Léo Ferré (Jolie Môme). Devenue l'une des grandes interprètes de la chanson française, qu'elle caresse d'une voix chaude d'alto, elle la fera beaucoup connaître à l'étranger. Héroïne de la série culte des années 1960, Belphégor, Juliette Gréco tourne aussi dans plusieurs films, parmi lesquels Quand tu liras cette lettre (1953), Éléna et les hommes (1956) et la Nuit des généraux (1967).