John Mayall

Chanteur, guitariste, pianiste et compositeur de blues et de rock britannique (Macclesfield, Cheshire, 1933).

En 1963, John Mayall a déjà trente ans quand il devient enfin musicien professionnel. Il rencontre à cette époque les pionniers du blues anglais Alexis Korner et Cyril Davis, et, deux ans plus tard, enregistre son premier album avec son groupe, les Bluesbreakers, John Mayall Plays John Mayall, un live très bien accueilli par la critique pour son authentique restitution de l'atmosphère régnant dans une boîte de jazz. Le musicien a alors déjà cerné son style, métissage informel de Sonny Boy Williamson, J.B. Lenoir et Sonny Terry.

L'année suivante, à la faveur de l'intégration au sein des Bluesbreakers d'Eric Clapton, guitariste surdoué transfuge des Yardbirds (album Bluesbrakers With Eric Clapton, 1966), sa formation acquiert une audience importante et devient une sorte d'écho musical aux groupes de rock de l'époque inspirés par le blues, comme les Yardbirds et les Rolling Stones. Cette nouvelle notoriété lui permet d'enchaîner les enregistrements (environ deux albums par an jusqu'à la fin des années 1970) et d'être considéré comme le père du blues britannique, titre qui revient en fait à son prédécesseur Alexis Korner.

Le révélateur. En 1967, il sort l'album The Blues Alone, où il chante et joue seul de plusieurs instruments (guitare, piano et harmonica). Mais John Mayall aime jouer en groupe — en quartet précisément — et dispose d'un don pour repérer des musiciens prometteurs, au point que les Bluesbrakers sont déjà, à la fin des années 1960, la plus prestigieuse pépinière musicale anglaise. C'est avec lui que Mick Taylor (qui remplacera Brian Jones, guitariste des Rolling Stones, à partir de 1969), Peter Green, John McVie et Mick Fleetwood (futurs Fleetwood Mac), Jack Bruce (Cream), John Mark et Johnny Almond (futurs Mark-Almond), Harvey Mandel (Canned Heat), entre autres pointures, se sont révélés.

Mayall s'installe alors sous son propre nom et tente des expériences : blues sans batterie, blues avec flûte et sax ténor, etc. Ces variations sont payantes : Turning Point (Polydor, 1970), album comprenant Room To Move et Toughts About Roxanne, deux de ses plus célèbres chansons, est un raz de marée commercial en Grande-Bretagne.

Par la suite (à l'exception d'une période creuse de 1980 à 1984, sans aucun contrat avec les maisons de disques), ses cadences d'enregistrement sont soutenues et son répertoire se répète, voire s'embourbe, par rapport à la diversité à laquelle il avait habitué son public dans la période 1965-1970.

John Mayall n'en reste pas moins le survivant exemplaire d'une très riche période où le rock et la chanson anglo-saxonne ont mis au point leur pacte avec le blues noir américain.