Jean Tirole
Économiste français (Troyes 1953).
Ingénieur des Ponts et Chaussées (1976), il poursuit ses études au MIT de Boston (1984-1991), avant de fonder, avec Jean-Jacques Laffont, l'École d'économie de Toulouse (2007), baptisée d'emblée Toulouse School of Economics (TSE), l'un des meilleurs pôles de recherche en économie d'Europe.
Figure de proue de l'économie industrielle, Jean Tirole publie une Théorie de l'organisation industrielle (1988) qui analyse les comportements stratégiques des acteurs économiques en fonction des structures de marché. S'appuyant sur la théorie des jeux et de l'économie de l'information, il apporte des contributions fondamentales dans des domaines aussi divers que le financement des entreprises, la règlementation des industries de réseau (télécommunications, électricité, etc.) ou la théorie des bulles.
Par ailleurs, Jean Tirole s'est engagé dans les débats de politique publique. À ce titre, il a été membre du Conseil d'analyse économique, organisme rattaché aux services du Premier ministre. Il a publié deux rapports spécialisés, sur la grande distribution ainsi que sur la propriété intellectuelle.
En 2003, il publie, avec Olivier Blanchard, économiste au Fonds monétaire international (FMI), un rapport sur l'emploi qui connaît un retentissement important. Il y défend l'instauration du contrat de travail unique (en lieu et place des CDD et CDI), contrat assorti d'une augmentation progressive des droits des salariés en fonction de l'ancienneté. Les entreprises seraient beaucoup plus libres de licencie, mais seraient d'autant plus taxées qu'elles procéderaient à des licenciements (système de bonus-malus). Médaille d'or du CNRS (2007), Jean Tirole se voit attribuer le prix Nobel d'économie 2014 pour « son analyse de la puissance du marché de la régulation ».