Jean-Edern Hallier

Écrivain français (Saint-Germain-en-Laye 1936-Deauville 1997).

Il fonde, en 1960, avec Philippe Sollers et quelques amis la revue Tel Quel, avant d'en être exclu trois ans plus tard pour divergences de vues. Après Mai 68, il participe à la création de l'Idiot international, mensuel soutenu par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Fasciné par le pouvoir, un moment proche de François Mitterrand, il accumule, entre 1975 et 1981, les pamphlets et les coups d'éclat. En 1982, son « enlèvement », prétendument perpétré par les « Brigades révolutionnaires françaises », laisse perplexe. C'est aussi le moment que choisit J.-E. Hallier pour définitivement tourner le dos à celui qu'il avait jadis adulé en tentant de faire publier l'Honneur perdu de François Mitterrand, dans lequel il révèle l'existence de Mazarine, la fille illégitime du président. Cette menace lui vaudra de figurer sur la liste des personnalités visées par les écoutes téléphoniques de la cellule élyséenne. Persuadé d'être alors victime d'une persécution en règle, l'écrivain fait feu de tout bois en attaquant tour à tour les proches du pouvoir socialiste puis en se ralliant bruyamment à Jacques Chirac lors de l'élection présidentielle de 1995. Son accident vasculaire dans une rue de Deauville alors qu'il faisait de la bicyclette met fin à une carrière de pamphlétaire aussi magistralement orchestrée que chaotique. Il laisse néanmoins plusieurs romans (les Aventures d'une jeune fille, 1963 ; le Grand Écrivain, 1967 ; Chagrin d'amour, 1974 ; Le premier qui dort réveille l'autre, 1977 ; Chaque matin qui se lève est une leçon de courage, 1978 ; Fin de siècle, 1980 ; Bréviaire pour une jeunesse déracinée, 1982 ; l'Évangile du fou, 1986 ; la Force d'âme, 1992), qui apportent leur témoignage au malaise de la fin du siècle.