James Newell Osterberg, dit Iggy Pop

Chanteur et compositeur de rock américain (Ann Arbor, Michigan, 1947).

Adolescent, plutôt chétif et maladif, passionné de blues, James Osterberg grandit dans une caravane métallique où il écrit des poèmes. Il part pour Chicago où il devient batteur des Iguanas (il gardera toujours son surnom reptilien, « l'iguane ») et fonde en 1968 son propre groupe les Stooges (les « Crétins »). Iggy chante, Ron Asheton joue de la guitare, son frère Scott de la batterie et Dave Alexander est à la basse. Inspiré par la violence scénique de Jim Morrison des Doors, Iggy se comporte en fou furieux lors des concerts : il hurle, insulte les spectateurs, se jette sur eux, se lacère le torse... Quant à la musique, les Stooges balancent un mur de sons saturés avec très peu d'arrangements. Sur leur premier album, The Stooges, paru en 1969, qui restera à l'époque confidentiel, des titres nihilistes comme 1969, I Wanna Be Your Dog ou No Fun deviendront de véritables hymnes punks dix ans plus tard. Un deuxième album, Fun House, paraît en 1970 mais le groupe se désagrège très vite en raison des problèmes de drogue des Stooges.

En 1973, le groupe renaît sous l'impulsion de David Bowie, admirateur d'Iggy. Bowie participe à la production de l'album Raw Power, mais le résultat final, ultraviolent, ne trouve pas son public. L'album est cependant devenu mythique et constitue une pierre angulaire du punk rock, notamment la chanson Search and Destroy. Les Stooges se séparent à nouveau et Iggy sombre dans la déchéance au point de passer un an dans un hôpital psychiatrique. Il en sort grâce à David Bowie qui l'entraîne de Paris à Berlin pour un parcours artistique et créatif. Bowie enregistre sa « trilogie berlinoise » et offre à Iggy Pop ses meilleurs albums : The Idiot et Lust For Life tous deux parus en 1977.

Depuis, Iggy Pop a publié une quinzaine d'albums, s'est fait connaître du grand public grâce à la chanson In the Death Car pour le film Arizona Dream d'Emir Kusturica, est apparu dans plusieurs films... mais, musicalement, il ne fait aucune concession : du rock dur et cru ! Avec sa silhouette sèche et musclée, son torse tordu et sa voix caverneuse, il reste une icône du genre.